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Bonjour & Bienvenue à tous.

 

Le Sporting-Club de Nîmes prend une déculotté à Paris

 

Le dimanche 12 janvier 1930, le Sporting montait à Paris pour jouer son 16e de Finale contre le Red-Star Olympique à Saint-Ouen et cela ne se passa pas très-bien ; le Sporting fut éliminé.

 

Après avoir sortit le Football-Club de Grenoble (4 - 1), puis le Racing-Club de Stasbourg (7 - 1), le Sporting jouait son 16e de finale au Stade de Paris à Saint-Ouen. Les pronostics de cette époque lui donnait une chance minime de qualification.

 

 

Voici ce qu’écrit la presse nationale et régionale.

 

Dans L’Auto du samedi 11 janvier : L’équipe Nîmoise effectuera le déplacement à Paris avec confiance, car non seulement, elle a confiance en ses moyens, ses joueurs ayant démontré tout récemment qu’ils pouvaient rivaliser avec les grandes équipes du moment ; mais parce qu’elle a toujours fait de bon matches lorsqu’elle eut l’occasion sur les terrains de la Capitale.

 

De son côté, le Red-Star Olympique, qui figure brillamment au Palmarès de la Coupe de France , espère fermement que la victoire lui reviendra. L’équipe du R.S.O., jeune et allante est très bien classée dans le Championnat de Paris, puisqu’elle occupe la 1er place avec le Stade Français, le C.A de Paris et le Racing-Club de France.

 

Quoi qu’il en soit, le match sera très disputé et son intérêt n’échappera pas aux footballeurs Parisiens.

 

Et le lendemain, sur ce même journal (dimanche 12/1/1930) ; voici ce qui était écrit : – Red-Star Olympique – S.C Nîmes, à 14 h au Stade de Paris – Le populaire terrain de Saint-Ouen sera le théâtre aujourd’hui d’une rencontre frt intéressante et très importante quant à son résultat. En effet, le Sporting-Club Nîmes qui sera l’adversaire du Red-Star Olympique, pour les 16e de finale de la Coupe de France, à une réelle chance de vaincre. Et si las Parisiens sont favoris de la rencontre, ils le doivent plus à l’avantage qu’ils auront de jouer à domicile qu’à une supériorité évidente sur les joueurs Nîmois. Ceux-ci sont très bien classée dans le Championnat du Sud-Est qui comprend tant d’équipes de valeur et leur cran légendaire. Certes le R.S.O. est Leader du Championnat de Paris, et son équipe comprend dans ses rangs des étoiles de première grandeur, mais les Dumas, Beausse, Geoffroy, Huguet et autre Alméro peuvent très bien soutenir la comparaison avec les meilleurs « Redstamen ».

Le Red-Star Olympique présentera l’équipe suivante : Thépot ; Hugues et Lalloué ; Burlotte, Finamore et Fernandez ; Monsallier, Meyrier, Pinel, Derdour et Darques : Réserve : Pinot.

L’arbitre du Match est Mr Degraeve, de la Ligue du Nord.

À noter, que U.S.A. Clichy a décidé que tous ses équipiers premiers assisteront au match de Saint-Ouen.

 

Le Red-Star est favori de cette rencontre, et ce pronostic devient réel ; le Red-Star sera sans pitié en seconde période, et le S.C.N. est nettement balayé 7 à 1, alors qu’il mena à la pause (0-1).

L’Auto fit l’éloge de cette rencontre dans son édition du lundi 13/1/1930 ; en voici la teneur.

 

 

À Saint-Ouen, le Red-Star Olympique c’est payé le luxe de marquer sept buts contre la bonne équipe du S.C. Nîmes, qui incontestablement, fut trèd gênée par les éléments et le terrain glissant. Là encore, les meilleurs footballeurs surent évoluer à leur avantage, malgré les difficultés. En tout état de cause, le Red-Star Olympique eût triomphé, les Nîmois eux-mêmes, l’ont reconnu.

 

Red-Star Olympique bat Nîmes, par 7 buts à 1.

 

Devant des gradins comblés de spectateurs, l’équipe Parisienne a triomphé de l’équipe de Nîmes dans un style plaisant, malgré l’état du terrain. Celui-ci qui était déjà détrempé par la pluie de la veille vit son état s’aggraver dès le commencement de la partie, une nouvelle et interminable averse de pluie faisant son entré en scène aussitôt que le sifflet de l’arbitre eût retentit.

 

La partie, comme on le voit en contemplant le nombre de buts respectifs, a été toute à l’avantage de l’équipe Parisienne. Plus habituée que sa rivale aux incartades des éléments, elle sut mieux s’adapter au terrain glissant. Toutefois il est vraisemblable que même par temps sec, le Red-Star eût triomphé de Nîmes. Cette équipe, tout au plus, présente quelques individualités entre autres l’avant-centre Wittington et le demi-centre Gatto. Le reste du onze pratique un jeu primaire, mais solide et énergique.

 

Du côté du Red-Star, l’ensemble fit une partie à peu près exempte de reproches, si l’on considère l’état du terrain et le malaise venant de la souffrance physique provoquée par la pluie et le froid. Pinel se montra le grand animateur de la ligne d’avants. Finamore fut excellent en demi ainsi que Hugues à l’arrière et Thépot dans les buts. Les autres joueurs gravitèrent autour de ses étoiles avec moins de lumière, mais ils remplirent leur rôle avec conscience.

 

La partie débuta en faveur de l’équipe Parisienne. Quelques attaques eurent lieu, elles furent repoussées par la défense Nîmoise et il succéda à ces premières phases de jeu une série de sorties en touche, chose fort désagréable à contempler.

 

Pinel essaya de remédier à ces tâtonnement. Une première fois, il reçut la balle, alors qu’il était en belle position. Le temps de retrouver un équilibre disparu une fraction de seconde, le ballon lui était subtilisé et les Nîmois dégagèrent leur camp.

Une autre fois, des 50 mètres, il fonça droit devant lui. Il évita un demi, s’écarta d’un arrière par un dribble fort judicieux et dans sa foulée, il shoota. La balle passa en dehors des buts, mais très près. Et puis vint le moment des joueurs Nîmois. Petit à petit, ils s’étaient adaptés au sol et leur jeu contrebalança celui des Parisiens. Ils dominèrent ensuite. Dans ces instants, les supporters Audoniens reçurent quelques égratignures sur leur épiderme. En une occasion, Gatto, le demi-centre de Nîmes, lança ses avants, mais le shoot terminant l’attaque fut arrêté par Thépot.

 

 

Une deuxième attaque Nîmoise souleva d’aise les partisans Méridionaux. L’intérieur gauche ouvrit le jeu sur son ailier, celui-ci, dans sa course, se rabattit sur les buts Parisien, mais son shoot également se perdit en terrain mort.

 

Une troisième attaque faillit réussir, mais cette fois encore la chance favorisa les Parisiens. Sur un centre de l’ailier-droit Nîmois, Thépot voulut intercepter, mais il eût un mauvais coup d’œil et s’allongea à terre avant que la balle n’arrivât à sa hauteur, elle lui passa au-dessus et se trouva à rouler devant deux Nîmois qui, ayant suivi le mouvement, se trouvèrent près d’elle ; on s’imagine assez l’inquiétude des Audoniens : le goal à terre et la balle à portée de deux adversaires remplis de bonnes intentions … pour leur club. Le hasard encore voulut que la distance entre ces joueurs et la balle fût trop longue de 50 centimètres et le ballon sortit. Deux minutes après le même mouvement s’organisa, mais Alméro reprit cette fois et Nîmes compta son premier et unique but de la partie.

 

Jusqu’à la mi-temps, le jeu reste égal et le résultat en restera là.

 

À la reprise, la plie continue ses effets avec plus d’intensité encore et après un assaut contre les tribunes par des gens désireux de se mettre à l’abri, la partie reprit son cours. L’heure des Nîmois avait sonné. Celle des Parisiens apparut aux yeux de tous quand Pinel égalisa par un magnifique coup de tête.

 

Il eut ensuite quelque effervescence un peu partout dans le stade. On vit des parapluies se lever, s’abaisser parce que le bras qui les tenaient, étaient quelque peu énerver. Il y eut des cris, encourageant les uns, désapprouvant les actions des autres et dans tout ce « tohu bohu » de conviction se choquant, le Red-Star prit l’avantage.

 

La suite ? … À une cadence régulière, le Red-Star marqua. Pinel fut à la hauteur de son vouloir. Darques l’imita et devant des Parisiens déchaînés, les Nîmois transis, encaissèrent ce qu’ils n‘avaient pas souhaité, c’est-à-dire un total de sept buts. – Article de C.

Même Le Miroir des Sports du mardi 14 janvier 1930, écrit sur cette déculotté Nîmoise en voici le contenue.

 

à gauche : l'article du Miroir des Sports de la rencontre Red-Star contre S.C. Nîmes.

 

Il est évidement difficile de supposer que le Red-Star de Paris pût être éliminé par le Sporting-Club de Nîmes, qui est distancé par Marseille et Sète dans le Sud-Est (championnat). Mais on ne pouvait décemment pas prévoir que les joueurs de Saint-Ouen allaient infliger 7 buts à 1aux Provinciaux d’Alméro, et il semble bien que c’est le « walk-over » du Red-Star qui est le fait le plus marquant des trois 16e de finale jouées à Paris.

 

Et pourtant, pendant les 45 premières minutes, les 7.000 spectateurs venus, malgré la pluie, au Stade de Paris, purent croire que les anciens vainqueurs de la Coupe n’allaient pas arriver aux 8e de finale. Pendant toute la première mi-temps, se souciant fort peu de l’état du terrain transformer en bourbier, les Méridionaux jouèrent avec une fougue endiablée et marquèrent même par leur intermédiaire de leur inter-gauche Alméro.

 

Au repos, Nîmes menait donc par un but à rien ! Mais au football, tout comme dans les autres sports, on ne peut partir trop vite impunément et, à de rare exceptions près, un début de partie trop rapide se paye sur la fin. C’est ce qui arriva aux Méridionaux. Après la reprise, leur fougue s’éteignit comme par enchantement, et le gardien Nîmois Reynard dut se résoudre à aller chercher sept fois le ballon dans les filets. Les buts furent marqués par Pinel (3), Derdour (3) et Meyrier (1).

 

Dans, Les Sports du Sud-Est du jeudi 16 janvier 1930, N°403

 

 

Ne donne pas le compte rendu de cette rencontre, mais surprenant article sur les cause de la défaite du Sporting à Saint-Ouen, en voici sa teneur.

 

Coupe de France : Quelques mots sur la défaite Nîmoise.

 

Lorsqu’à la mi-temps, je me suis rendu au vestiaire Nîmois, j ‘étais, je l’avoue, complètement assuré quant à l’issue de la rencontre pour nos représentants. Ceux-ci venaient en effet de jouer un début de partie absolument remarquable et menaient au tableau par un but à rien, après avoir presque continuellement conduit le jeu à leur guise et produit grande impression. Certes, la décision était loin d’être définitive acquise, mais ils allaient pouvoir reprendre le collier avec un but d’avance et bénéficier du vent qui soufflait en rafales violentes et qui les avaient gêné jusqu’au repos. Enfin, il avaient sans trop de peine eu l’air de s’habituer au détestable état du sol, que la pluie avait fait son œuvre depuis 48 heures. Bref, tout le monde sur le terrain, y comprit les ardents partisans de leurs adversaires ne pouvaient faire mieux que de leur accorder au moins six chance sur dix de se qualifier our le tour suivant.

Photo ci-dessus ; Alexis Thépot, gardien du Red-Star

 

Hélas, lorsque je regagnai ma place, quelques instants plus tard, ma belle assurance s’était envolée. J’avais en effet rencontrer « en bas » un Boulanger affairé auprès de Wittington (Charly) « dans les pommes ». retapé par les moyens de fortune, ce joueur, tremblant de tous ses membres, essayait de cacher à tous ses amis désespérés cet état de faiblesse qu’on voulait croire passager. Au lavabo Gatto (François), saisi par le froid et atteint d’indigestion, restituer son déjeuner, ce qui fit désireux de lui faire prendre un cordial, un autre Nîmois ne réussit qu’à se rendre malade à son tour et à imiter son exemple.

 

Au coup de sifflet de l’arbitre rappelant les joueurs, tout le onde fut bien sur pied, mais trois unités allaient vraisemblablement opérer en dessous de leurs moyens et les autres dans un état d’énervement, tel qui devenait logique de craindre un revirement de la situation.

 

Ce fut l’ombre du Sporting, qui disputa la seconde période.

 

Les hostilités à peine engagées, le Red-Star égalisa à la marque. Pui ce fut l’avalanche de buts que vous connaissez. Jamais la ligne intermédiaire Nîmoise n’intervint efficacement, étant complètement hors condition de le faire. Les arrières commirent de grosse faute de ne pas aborder plus franchement l’adversaire et de reculer devant l’assaillant, permettant ainsi à un Monsallier, brillant ailier ou a un Pinel absolument déchaîné, d’essayer des shoots de près tout en gênant les intervention de Reynard (Henry) innocent dans cette affaire. Seule la ligne d’avants, quant elle pouvait capter quelques balles venues de loin, essaya des réactions, dont quelques-unes dangereuses, mais à part Alméro (Antoine), on sentait que la conviction n’y était pas et que la condition physique de la plus part des hommes laissait fort à désirer, puisque hommes durent quitter le terrain étant malade.

 

Photo ci-dessus : Antoine Alméro, capitaine du Sporting-Club de Nîmes.

 

Ce n’est pas que je veuille en rien diminuer la victoire du Red-Star ; au surplus elle eût pu malgré tout être acquise car les Parisiens paraissaient vouloir mener cette deuxième mi-temps « tambour battant » et que les efforts des Méridionaux accomplis en début de partie eussent pu avoir se faire sentir. Mais c’est justement parce que le score est aussi net qui convient de ne pas lui faire crédit. Ce sont – mettez-vous bien cela dans la tête – dans des considérations autres que celles de la valeur des équipes en présence qu’il faut chercher les raisons pour lesquelles Nîmes en 35 minutes encaissa 7 buts de la défaite et ce fut un soulagement pour tous quant l’arbitre mit fin à cette lutte devenue pas trop inégale.

 

Chez les vainqueurs, ce fut la ligne des demis qui enleva la décision en couvrant tout le terrain par une défensive serrée hors de la pression Nîmoise et par une offensive hardie quant l’espoir eût changé de camp. Le quintette d’attaque Parisien sut mettre à profit les occasions qui lui étaient offertes et réalisa ainsi le plus gros score de la journée.

 

Quant à nos amis, ils ont donnés un apperçu de leur valeur. La responsabilité de leur échec ne pèse par sur eux tout entière … ils méritent dans le jugement que peuvent porter sur les sportifs et les Méridionaux en particulier, de grandes, très grandes circonstances atténuantes. Je ne doute pas qu’on veuille bien les accorder.

 

Je pense que le Sporting ne saurait tirer de cette partie tous les enseignements désirables ; que dorénavant ils sauront doser leur effort et de repartir sur 90 minutes de jeu, que les conditions atmosphériques déplorables ne les surprendront plus outre mesure et que dès lors ils pourront tenir leur place durant toute la partie ; qu’enfin ils éviteront les fâcheux mouvements de nervosités compréhensible certes, mais détestable, qui a valu au brave garçon qu’est Wittington sa mise sur la touche à St-Ouen et qui peut lui valoir encore des ennuis, ainsi qu’à son club.

 

Ce faisant, cet échec peut plus pour eux qu’une victoire présentement, car ils y trouveront la possibilité d’en acquérir d’autres dans l’avenir, la qualité ne leur faisant pas défaut. – Article d’Helpey, correspondant spéciale à Paris.

 

Donc, si on comprend bien l’article écrit par Helpey, trois joueurs du Sporting auraient été malade lors de cette rencontre. Ce qui expliquerait la cuisante défaite qu’à subit les Nîmois. Mais de quoi souffraient-ils ? Le journaliste ne le dit pas. Je pense qu’ils eurent une indigestion de leur repas du midi, mais… on ne le saura jamais, car aucuns de ses joueurs sont de ce monde actuellement.

Ainsi prenait fin la campagne du Sporting-Club Nîmois de cette édition de la Coupe de France 1929-1930.

Quant au Red-Star Olympique, il se fera éliminé au tour suivant, en 8e finale, par le voisin du S.C.N., les Sports Olympiques Montpelliérains (S.O.M.) sur le score de 2 à 1 à Saint-Etienne (Loire).

 

Ecrit par Denis Cazorla dit l'Eclaireur à Nîmes le lundi 3 septembre 2018.

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