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Ce dossier est consacré à l'épopée du Sporting-Club de Nîmes lors de sa Campagne en Coupe de France de 1931-1932.

 

Elle débuta sur son terrain de la rue Jeu-du-Mail par une écrasante victoire sur Pont-de-Chéruy et se terminera au Parc-des-Sports de Montpellier face à un de ses rivaux de cette époque-là, par une défaite honorable face au Football-Club de Sète.

 

Voici son épopée à travers la presse Régionale et Nationale.

 

Partie I : S.C de Nîmes contre S.O Pont-de-Chéruy.

 

Dans Les Sports du Sud-Est du Jeudi 1er Octobre 1931, N° 492.

 

A Nîmes – S.C de Nîmes recevra S.O de Pont-de-Chéruy.

 

Enfin, les sportifs Nîmois seront satisfaits ! Dimanche, leur équipe 1re A jouera sur son magnifique terrain en un match comptant pour la grande compétition nationale qu’est la Coupe de France.

 

Les Sports-Olympiques de Pont-de-Chéruy n’ont certes pas de prétentions puisqu’ils ont eux-mêmes accepté de venir jouer à Nîmes, mais ils sont ardents et désireux de démontrer toutes leurs qualités pour résister aux locaux. Ceux-ci voudront à leur tour se racheter de leur trop cuisant échec de dimanche. La victoire ne peut échapper au S.C Nîmes . Mais on voudra voir comment il l’obtiendra. 

 

Coup d’envoi à 10 heures du matin en raison de la corrida de l’après-midi.

 

Les Sports du Sud-Est du Jeudi 8 Octobre 1931, N° 493.

 

Titre – Le Sporting-Club de Nîmes écrase les S.O Pont-de-Chéruy par 11 buts à 0 –

 

L’élimination prématurée de l’an dernier de notre club local, dans la Grande Compétition Nationale, lui a valu (Si on peut le dire !) de ne pas figurer dans la catégorie des exempts et de participer aux tours éliminatoires de la Coupe, dès le début.

 

C’est ainsi que le 1er adversaire qu’il eût à combattre dimanche fut les Sports-Olympiques de Pont-de-Chéruy, petite localité du Lyonnais.

 

Le score indiqué plus haut se passe de tous commentaires et les victimes, de part la valeur dont ils ont fait preuve, nous ont fait penser que jamais au proverbe de Corneille : « À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. »

 

Photo de droite : Logo du S.O Pont-de-Chéruy.

 

Pour donner une idée de l’équipe visiteuse, mettons-là au rang, au niveau d’un quelconque team de 1re Série de notre région.

 

D’ailleurs, le seul fait d’accepter le déplacement à Nîmes, alors que Pont-de-Chéruy avait été désigné pour recevoir, indique bien que nos hôtes de dimanche n’avaient aucune prétention, et par cette attitude, ils se déclarèrent battus d’avance.

 

En effet, la partie ne nous les montra pas sous un jour favorable et permit de constater que cette équipe allante et courageuse au possible – même devant l’adversité possible – est absolument dépourvue de toute technique et ne pouvais par conséquent ne faire que piètre figure devant le S.C.N.

 

Si nous ajoutons que nos locaux, aidé d’une part par l’infériorité manifeste de leurs adversaires, alignant d’autre part une formation nouvelle et qui donne toute satisfaction, accomplirent une belle partie ; on se rendra compte de l’écart existant entre les deux équipes et on aura l’explication du score catastrophique enregistré au tableau en fin de partie… C’était la Coupe.

 

La Rencontre

 

À 10 heures – puisque pour éviter la concurrence de la corrida – on avait pris le sage parti de faire jouer ce match le matin. Mr Caballero, arbitre, donnait le signal des hostilités, aux deux équipes composées comme suit :

 

Pont-de-Chéruy – Couran ; Desvignes et Paillon ; Savana, Janin et Troster ; Galiano, Pesenti, Carré, Faure et Sartel.

S.C.N – Dumas ; Allouch et Huraux ; Gatto, Gebelin et Beausse ; Alméro, Polge, Guin, Georges Kramer et Vincent.

 

On remarque à Nîmes la présence d’Albert Polge ; l’absence de Titi Kramer, malade et remaniement complet effectué dans l’équipe. Nous dirons tout à l’heure ce que nous pensons des changements accomplis.

 

Devant 2 000 spectateurs environ (ce qui n’est pas mal vu les circonstances), la partie débute donc, Pont-de-Chéruy donnant le coup d’envoi, va rendre timidement visite à Dumas. Les visiteurs poussent, mais leur jeu est décousu. L’inter-gauche se fait remarquer.

 

Sur une descente de l’aile-gauche locale, Polge tire sur la barre et Alméro reprend pour obtenir un corner.

 

Après les tâtonnements initiaux, Nîmes s’est organisé et va devenir dangereux. On a l’impression que la marque ne va pas tarder à s’ouvrir et le goal visiteur est à l’ouvrage : il s’en sort d’une façon heureuse, aidé en cela par par l’imprécision dont ont fait preuve jusqu’à maintenant les avants Nîmois.

 

Mais ne voilà-t-il pas que sur une descente des visiteurs, Gatto fauche un adversaire dans la surface de réparation, donnant ainsi lieu à un penalty contre Nîmes que Desvignes tire lamentablement dehors.

 

Cette situation dangereuse passée, Nîmes galvanisé, part résolument à l’attaque et l’avalanche de buts va commencer. C’est d’abord Guin qui a l’honneur d’ouvrir la marque, immédiatement suivi par Georges Kramer qui, ayant recueillit un centre d’Alméro, dribble trois adversaires, comme il sait le faire, et marque en coin imparablement, sous les bravos de la galerie.

 

Les attaques locales fusent maintenant sans arrêt et la partie ne sera plus qu’une successions de descentes des Sportingman, devant des adversaires médusés et qu’ils n’en peuvent plus.

 

Le goal pare un bolide de Vincent, mais ne peut empêcher Polge d’obtenir facilement le 3e but sur penalty.

 

Gebelin qui abat une grosse besogne, reçoit la balle dans le ventre, occasionnant un court arrêt de la partie, mais Marcel se relève bientôt sans mal.

 

Le goal pare encore un shoot de Vincent, mais Guin, seul devant les bois vides reprend pour le 4e.

 

Gebelin sur la remise en jeu, intercepte, sert Guin qui passe vers la droite et Alméro marque un joli but en coin, c’est le 5e.

 

Une nouvelle descente, Alméro-Polge, qui s’entendent comme larrons en foire, et Georges Kramer reprend d’une tête magistrale à ras d’horizontale : c’est le 6e, une demi-douzaine et la mi-temps survient.

 

Les spectateurs en grande partie massés derrière les bois de Pont-de-Chéruy font le tour du terrain, pour se retrouver derrière le petit goal visiteur.

 

La partie reprend : Nîmes s’amuse et Polge, puis Alméro et enfin Guin ratent des buts faciles.

 

Sur renvoi de 6 mètres, l’arrière-droit passe trop loin de son goal, Georges Kramer s’empare de l’ustensile et l’expédie dans la cage vide, d’un joli shoot de 25 mètres, portant le score à 7.

 

Mr Caballero prive Polge d’un but pour un hors-jeu inexistant, puis Nîmes ralentit l’allure et le jeu devient alors monotone, languissant même, certains éléments locaux jouant indolemment.

 

Descente de l’aile-gauche Nîmoise, Vincent réellement malheureux dans ses tirs au but, frappe encore la barre, mais Polge et Guin sont là et le dernier nommé obtient le 8e but.

 

Georges Kramer souffle et n’est pas aussi brillant qu’en 1re mi-temps, tandis qu’au contraire Beausse joue mieux et que l’aile Alméro-Polge s’amuse littéralement de ses adversaires. Nîmes ne sort plus de la surface adverse et sur centre de Vincent, Georges Kramer quoique mal placé, envoie une tête précise la balle dans les filets de Courant.

 

Après un timide sursaut de Pont-de-Chéruy, le 10e but sera obtenu par Polge sur un centre de Kramer, qui s’est dédoublé avec Vincent.

 

Alméro clôturera enfin la marque, sur passe de Polge et c’est la fin. Ouf !

 

Considération –

 

L’équipe de Pont-de-Chéruy ne mérite pas de longues appréciations et sauf Couran, Desvignes, Faure et Janin qui ressortirent un peu, le team visiteur constitua pour le S.C.N un morceau trop facile à avaler.

 

Et c’est en tenant compte de cette infériorité notoire, qu’il ne faut pas s’emballer sur la partie fournie par nos locaux.

 

Certes, tel qu’il est présenté, le onze des Sportingman avait bonne allure et la rentrée de Titi Kramer, ne pourra que renforcer nos représentants.

 

L’homogénéité fut parfaite et a un ou deux points près, je crois que les dirigeants du S.C.N ont trouvé aujourd’hui, la formation qui convient le mieux au tempérament et aux moyens des différents joueurs et qui se rapproche le plus à la perfection.

 

La défense, Dumas, Allouch et Huguet eut évidement peu à faire, mais doit être maintenue telle quelle.

 

Des demis, Gebelin fut le Gebelin que nous connaissons et de tous les éléments dont dispose le Sporting, il est le plus apte à tenir la dure et ingrate tâche de pilier du onze. Bien en souffle, couvrant un grand espace de terrain, il constitue tant en défense qu’en attaque, un excellent centre-demi, bien digne et capable d’être opposé victorieusement aux différents titulaires de cette place dans les équipes du Sud-Est.

 

Les demi-ailes Gatto et Beausse furent dimanche, les plus pâles éléments de notre équipe et si le second se racheta un peu en 2e mi-temps et s’il a également l’excuse d’être nouveau à ce poste, si par d’ailleurs Gatto joua nonchalamment et s’amusa, (car il est capable de mieux faire) il n’en reste pas moins que ces deux places de demi-aile reste le point névralgique, le nœud du problème sur lequel les dirigeants doivent porter toute leur attention.

 

Une fois question résolue le plus avantageusement possible, , aucun remaniement, aucun changement (sauf blessure ou indisponibilités) ne devrait plus être apportée dans l’équipe du Sporting, car une des meilleures chances du succès réside dans le fait de laisser toujours à sa place le joueur qui est le plus qualifié pour le tenir. C’est ainsi que la cohésion, la parfaite entente régnera dans le onze.

 

Nous n’avons pas parler encre de la ligne des avants, car elle constitue le bon vin et nous voulions le faire boire en dernier lieu.

 

Les deux ailes, Alméro-Polge d’une part : Georges Kramer-Vincent d’autre part, doivent devenir « tabous ». On ne doit plus y toucher.

 

En ce qui concerne plus particulièrement Alméro, qui a toujours joué un peu partout, qu’on a essayé à toutes les sauces, il a prouvé de façon indubitable et incontestable que sa seule, sa vraie, son unique place était à l’extrême-droit.

 

Quant au rôle de centre-avant la rentrée de Titi Kramer doit tout naturellement y pouvoir, il est tout indiqué pour le tenir, beaucoup mieux que Guin par exemple, qui dimanche fut le moins bon des avants.

 

Pousseur, fougueux, Gui est aussi brouillon et ne possède pas encore la classe que ses moyens physiques pourront peut-être un jour lui permettre d’acquérir.

 

Avant de clore, disons que Mr Gaballero dont la tâche fut d’ailleurs facile, arbitra convenablement.

 

Vainqueur par 11 à 0, qui pour la première fois de la saison nous permettrait de voir à l’œuvre le onze premier du S.C.N. – Article écrit par Marcel Deleuze –

 

Les Buteurs : Guin +3, Georges Kramer +4, Polge +2 et Alméro +2.

Partie II -- Sporting-Club de Nîmes contre Stade Pessacais --

 

Dans les Sports du Sud-Est du Jeudi 29 Octobre 1931, N° 496.

 

3e Tour de la Coupe de France.

 

Titre – Nîmes bat Pessac par 10 buts à 1, (5-1) –

 

 

Ce 3e tour de la compétition Nationale avait remis face à face deux adversaires de l’an dernier. Nîmois et Pessacais, pour la seconde fois consécutive, devaient se livrer ce duel fatal et dont l’issue est irréparable pour l’un ou l’autre (Le 30 Novembre 1930, 4e tour, *S.C Nîmes bat Stade Pessacais 2 à 0).

 

On se rappelait que la 1re manche avait été l’objet d’une surprise et que les visiteurs quoique battus, se retiraient avec les honneurs de la guerre, laissant à Nîmes l’impression de braves gars, batailleurs en Diable, et vendant chèrement leur peau. Cette excellente exhibition était-elle l’effet d’un hasard ? On serait tenté de le croire, si on le compare à la te… (la fin du mot est effacé) des Pessacais dimanche.

 

Tout en reconnaissant que d’une part, le goal Gardères ne fut pas favorisé cette fois d’une chance aussi grande, tout en admettant d’autre part que Nîmes fit un meilleur match, il faut également convenir que Pessac, cette année, ne mit pas autant de cœur à l’ouvrage et accepta sans trop de peine une défaite à laquelle il semblait s’attendre.

 

La partie fut du début à la fin une longue suite offensives locales avec, par ci, par là, quelques rares et timides échappées des visiteurs.

 

Donc cette rencontre fut sans histoire et encore une fois, la trop grande différence de classe ne permet pas de s’y arrêter en aucune façon.

 

Malgré l’angoisse préalable à tout match de Coupe, on vit immédiatement quelle en serait l’issue et les supporters Nîmois ne s’émurent même pas lorsque, après le 1er but de leurs favoris, Pessac égalisa. Ils n’en eurent d’ailleurs le temps puisque, aussitôt Nîmes reprit l’avantage de plus en plus accentué et qui se clôtura par 5 buts dans chaque mi-temps, tandis que les Girondins se contentaient d’avoir sauvé l’honneur.

 

Photo de gauche :André Huguet du S.C.N.

 

Les Buts –

À 14 h 15 précises, Mr Pautex, rassemble les deux équipes qui se présentent, ainsi constitués :

 

Pessac – Gardères ; A. Paternotte et Gois ; Souker, Betato et Rivera ; Farges, Paquet (capitaine), L. Paternotte, Labat et Dominger.

 

Nîmes – Dumas ; Beausse et Martin ; Gatto, Gebelin et Huguet ; Alméro, Polge, Titi Kramer, Georges Kramer et Vincent.

 

Pessac donne le coup d’envoi. Le terrain est humide et glissant, la balle sera bientôt lourde.

 

Après quelques essais sans résultat des avants locaux, Alméro effectue un joli centre que Georges Kramer, légèrement en retrait, réceptionne, il pousse devant lui à Titi Kramer qui acquiert de près le 1er but. Ce but est accordé malgré un hors-jeu flagrant de Titi Kramer.

 

Peu de temps après, Labat en possession de la balle, passe à Parquet, un cafouillage se produit devant les bois de Dumas et se clôture par un but marquait par le capitaine Pessacais, qui met ainsi les deux clubs à égalité.

 

Quelques instant plus tard, sur corner, obtenu et tiré par Alméro, Georges Kramer exécute un beau retourné, Gardères pare, mais laisse tomber la balle sur la ligne de but et Titi Kramer n’a qu’à pousser pour obtenir l’avantage : Nîmes 2 Pessac 1.

 

Gatto a stoppé Paquet, il sert Georges Kramer, de celui-ci la balle s’en va à Titi Kramer, puis à Vincent, et notre ailier-gauche d’un joli shoot, marque le 3e but, après une phase intéressante.

 

Gatto lance Alméro qui déboule et centre sur Titi Kramer après avoir feinté le shoot, lasse passer entre ses jambes une balle que son aîné (Georges) reprend en force, en haut des filets pour le 4e.

 

Peu avant la pause, Marcel Gebelin sert Albert Polge, qui passe à son ailier. Le brûlant Tonio (c’est Antoine Alméro), en une course superbe, brûe toute la défense Girondine et conclue se bel exploit par un bolide en coin. Formidable ! Triple ban à l’adresse d’Alméro.

 

La seconde période sera la réédition de la première. La supériorité Nîmoise est toujours aussi lourde. Le nombre de buts sera le même et nous arrivons ainsi à la dizaine.

 

Le 6e est l’œuvre de Titi Kramer, après une offensive venue de la droite.

 

Le 7e sera signé Henri Vincent, d’une tête adroite sur reprise de corner.

 

Quelques instant de détente… et de repos, et Titi Kramer bat Gardères pour la 8e fois, après que son frère Georges eut dribblé toute l’arrière ban Pessacais.

 

Polge s’est déboulé avec Antoine Alméro, il centre, et les frères Kramer se passe et repasse la balle devant les filets adverses et Georges marque le 9e.

 

Immédiatement le 10e et dernier (ou!) est acquis par Albert Polge sur un exploit personnel, après que le sympathique inter eut laissé sur place tous ses adversaires. Sur son shoot Gardères, complètement débordé et abattu, reste cloué comme une marionnette, sans tenter le moindre geste.

 

La fin arrive alors le score eût pu s’aggraver encore de 2 ou 3 bust car Gardères est littéralement bombardé.

 

Des 2 000 spectateurs présents beaucoup n’ont pas attendu le coup de sifflet final qui survient dans l’indifférence générale.

 

Les Visiteurs –

 

Nous ne nous étendrons pas sur leur compte et les éloges qui peuvent leur être adressés concernent surtout leur tenue correct et sympathique.

 

Un joueur surclasse de loin tous les autres : le petit inter-droit et capitaine Parquet, qui aurait sa place dans n’importe quelle grande équipe. Après lui, peuvent être cités, Labat, les frères Paternotte et Rivera.

 

Les Locaux –

 

Comme après Pont-de-Chéruy, nous répétons ; À vaincre sans péril. Après l’excellent match des Nîmois contre les hommes du Lyonnais, nous eûmes le désastre de Montpellier et la pâle exhibition contre Alès.

 

Nous aimons croire que la nette victoire de dimanche sur Pessac ne sera pas suivie des mêmes revers.Dans l’ensemble, tous firent une bonne partie, mais Alméro, Vincent, Georges Kramer et Gatto sont spécialement à signaler.

 

Titi Kramer, quoiqu’en progrès sur ses précédentes sorties, ne constitue pas encore l’avant-centre rêvé.

 

Marcel Gebelin ne s’employa pas comme à l’habitude et fut le moins bon de tous.

 

Un mot sur le public –

 

Tout compte rendu de match de football se termine le plus souvent par l’appréciation sur les joueurs et l’arbitrage (celui-ci fut satisfaisant). Pour cette fois, nous dérogeons à l’habitude prise et nous clôturons notre papier sans prétention par une invitation au public.

 

Invitation non pas au calme et à la correction, car ces qualités sont depuis longtemps l’apanage de tous nos mordus, mais l’invitation à une saine et plus large appréciations des joueurs, de leur fait et leurs gestes, et l’invitation à l’abandon du mépris, du dédain qu’une partie du public professe pour certains d’entre eux.

 

Ils sont rares, très rares, les joueurs locaux qui par leur attitude présente ou passé se soit mis à dos le public. Quelquefois, cependant, il faut avouer que ce dernier est bon juge et qu’il a raison de manifester son mécontentement à celui ou à ceux qui le méritent.

 

Mais ci le spectateurs peut, nous dirons même doit, quelquefois être sévère pour un joueur, il ne faut pas oublier aussi que l’excès en tout est un défaut.

 

Il sied parfois de se montrer indulgent aux erreurs peu en train ou peu en forme (les plus grandes vedettes du football n’ont-ils pas ds déclins momentanés?). Il sied de ne pas prendre à partie à chacun de ses actes, car ce joueur peut se reprendre ; ayant mal débuté, il peut finir mieux surtout s’il n’est pas en butte aux sarcasmes moqueurs et incessants de la galerie.

 

En conclusion, l’encouragement ou la désapprobation qu’une équipe peut recevoir du public ne sont point quantité négligeable et interviennent quelquefois dans le résultat d’un match ; l’expérience l’a prouvé.

 

Il faut donc que le public se montre juste, impartial et le cas échéant, indulgent ? Et ce sont là chose qui sont à la portée des habitués du Jeu-du-Mail. – Article écrit par M. Deleuze –

 

Nota : Les Buteurs de Nîmes – Titi Kramer +4, Henri Vincent +2, Georges Kramer +2 et Antoine Alméro et Albert Polge. – Le buteur de Pessac est Paquet –

Parie III : Sporting-Club Nîmes contre Antibes Olympique.

 

Dans Les Sports du Sud-Est du Jeudi 26 Novembre 1931, N° 500.

 

Titre – Le S.C Nîmes bat Antibes par 3 buts à 2, (2-2) –

 

Malgré tous les propos pessimistes qui ont couru la semaine dernière sur le compte du S.C.N, propos dus, le plus souvent, au débit des supporters désillusionnés plutôt qu’à leur mauvaise foi, l’équipe Nîmoise aborda ce match de Coupe de France avec le franc espoir de réussir la passe de trois, dans la Compétition Nationale. Connaissant son adversaire pour l’avoir rencontré deux fois depuis le début de la saison, les joueurs purent approprier leur jeu aux circonstances, mais il s’en fallut un peu pour que les Antibois, eux aussi, démontrent qui connaissaient le jeu et les points faibles des hommes de Kramer.

 

Contrairement à ce qui s’était passé le dimanche précédent, le meilleur à gagné, c’est justice. L’équipe locale se présenta à une unité près dans la même formation que celle qui battit Sochaux et voyait la rentrée du sympathique Martin, tenu éloigné depuis ce dernier match par une malencontreuse entorse.

 

Cette rentrée donna un peu plus d’équilibre à la défense locale, laquelle en avait grand besoin et permit à Henri Beausse de se retrouver et lui permit d’être lui même.

 

Antibes ne sort pas diminué de cette rencontre. Il nous a présenté une équipe bien en souffle, formée de bons éléments, lesquels jouent avec un cœur admirable et compensant par une activité incessante, un léger manque de technique. Elle sut s’attirer les faveurs du public qui ne lui ménagea pas les applaudissements.

 

La défense est très sûre Marchesi eut de jolis arrêts, un plongeon entre autre, sur un boulet de Polge souleva des cris unanimes d’admiration ; bien soutenu par des arrières très sûrs, il éclipsa totalement son vis-à-vis. Méliga et Rayon fournirent un labeur incessant, car ils eurent fort à faire.

 

Alexandre Villaplane, que nous avons aperçu sur la touche, avait certainement dévolu à chacun sa tâche, aussi nous avons vu Antoine Alméro et Henri Vincent suivis comme leur ombre par leur demi, qui ne les lâchaient pas d’un pouce, quand aux arrières, ils se partagèrent le souci d’arrêter les déboulés de Gebelin.

 

Évidement c’est une tactique comme une autre, mais aussi une grosse faute, lorsque dans une ligne d’avants, comme celle de Nîmes, où tous les joueurs se valent, il arrive tôt ou tard qu’à vouloir trop marquer un joueur, on se laisse échapper un autre, et les Antibois peuvent s’estimer heureux du score qui, à mon avis, aurait pu être plus élevé.

 

Photo de droite : Antoine Alméro du S.C. de Nîmes.

 

Les demis-ailes Contenet et Pellegrin remplirent parfaitement la tâche qui leur était assignée, Alméro et Vincent ne me démentiront certainement pas, mais des trois et mêmes des six, Go fut incontestablement le meilleur et sut, par son jeu personnel, donner de nombreuses occasions à sa ligne d’avants très mobile, très active, qui mit souvent à dure épreuve la défense adverse.

 

Des avants, nous dirons peu. Quoique ne possédant pas la classe de leurs vis-à-vis ; ils semèrent souvent la panique dans la défense Nîmoise, surtout en fin de partie, où toute l’équipe jouait pour égaliser la marque, mais leur manque de shooteur ne leur permit pas de réaliser cet exploit.

 

Nîmes, ainsi que je l’ai dit plus haut, enregistrait la rentrée de Martinet se présentait sur le terrain dans sa meilleure formation. Sa ligne d’avants nous fit assister, par moment, à du joli football : passes redoublées entre joueurs, démarquage et donna ainsi l’allure à une partie, laquelle aurait pu être monotone. Elle sut imposer un jeu au ras-de-terre, ne quitta guère les 15 mètres adverses, n’en sortit même rarement, surtout au début de la 2e mi-temps, où elle bombarda littéralement les bois de Marchesi, mais par suite du replis du onze Antibois ne pût concrétiser sa supériorité, il y avait toujours une tête, une jambe, un derrière même, pour arrêter le trajet d’une balle expédiée de façon magistrale, tantôt par l’un, tantôt par l’autre des cinq avants. Je renouvellerai encore à Marcel Gebelin le reproche fait la semaine dernière, qu’un centre-avant à vouloir trop faire par lui-même, arrive à ne rien faire du tout, surtout avec deux arrières qui avaient certainement la consigne de ne pas le laisser échapper.il perdit ainsi de belles occasions de faire augmenter le score en servant judicieusement un collègue mieux placé que lui.

 

Les demis furent surclassés par leur collègues de face et si Gatto, un moment déchaîné, couvrit beaucoup de terrain, il fut par moment lymphatique, néanmoins il fournit une assez jolie partie, et serait parfait si ses services avaient la même valeur que ses arrêts, mais…

 

André Huguet a le défaut de ses qualités et sut juguler comme il fallait la fougue de son ailier. Son jeu sobre et sans fioritures ; le rend utile.

 

Edmond Allouch avait certainement oublié qu’il s’agissait d’un match de football-association. Mais ses arrêts à la main étaient fait sans doute, avec intention… Au demeurant il fut bon, et accuse un net retour en forme.

 

Beausse et Martin s’entendirent assez bien, mais eurent des « loupés » qui aurait pu coûter cher à leurs couleurs.

 

Dumas eut bien moins de travail que son rival et on ne peut pas dire que le peu qu’il eut à faire, il le fit bien, entre autre le 1er but aurait pu être arrêté, semble-t-il. Dumas a l’excuse d’avoir eu le soleil en face, il se peut très bien que cela ait pu influencer sa « vista » et son réflexe… en résumé, quoique les Nîmois aient dominé une grande partie du match, l’impression reste que devant une équipe ayant un peu plus de métier et l’habitude des grandes rencontres, le score aurait pu être inverser. Il n’est pas douteux qu’il manque à l’équipe du S.C Nîmes pas grand-chose pour l’équilibrer… et ce pas grand-chose se résume en un demi-centre de classe et un arrière de même valeur.

 

Ce nouveau tour de la compétition nationale, que les supporters voyaient se dérouler comme les deux précédentes, sur le terrain de la rue Jeu-du-Mail, avait amené, par un bel après-midi d’automne ensoleillé, un public nombreux.

 

La formation des équipes en présence est la suivante :

 

Antibes – Marchesi ; Méliga et Rayon ; Contenet, Go et Pellegrin ; Baroiller, Adolf Deumpser, R. David, Tony Gioanny et L. David.

Nîmes – Dumas ; Beausse et Martin ; Huguet, Gatto et Allouch ; Vincent, Georges Kramer, Gebelin, Polge et Alméro.

 

Les Buts –

 

il est 2 h 1/4 précises lorsque Mr Mignard, assisté des Mrs Teissèdre et Rochette appelle les équipes.

 

Photo de Gauche : Henry Vincent du S.C de Nîmes.

 

Antibes choisi et Nîmes donne le coup d’envoi. D’entrée les Nîmois donnent l’impression de donner à fond et 7 minutes se sont à peine écoulées, qu’ils totalisent deux buts ; le 1er par une jolie tête d’Antoine Alméro, sur service d’Albert Polge, le second par Georges Kramer, reprenant dans un paquet de joueur, un corner ajusté par Alméro.

 

La partie se continue âprement disputée par les visiteurs, lesquels arrivent insensiblement à contrebalancer le jeu des locaux, ces derniers trop confiants, relâchent leur étreinte ; relâchement dont profite immédiatement son adversaire, qui par L. David 1er reprenant un centre de son opposé Baroiller, bat Dumas par un tir plongeant.

 

Nîmes reprend le collier, Gebelin dans un déboulé impressionnant est stoppé de justesse par les arrières qui ont réussit à le remonter. Ce joueur renouvelle peu après son exploit, mais la barre cette fois vient au secours de Marchesi qui était irrémédiablement battu.

 

La pression Nîmoise continue, les shoots fusent de tous les côtés, Alméro dernier possesseur de la balle après une belle combinaison de toute la ligne, en bonne position de shoot est arrêté par un hors-jeu discutable.

 

Un moment de détente de l’équipe locale ne tarde pas à porter ses fruits ; Adolf Deumpser remonte le terrain, passe judicieusement à Gioani et pour la deuxième fois Dumas est battu.

 

La mi-temps arrive sur ses entrefaites.

 

La reprise voit les Azuréens mettre en vigueur la tactique de l’obstruction systématique, ils profitent de tous les arrêts pour allonger indéfiniment la remise en jeu, touche, six mètres, coup-franc etc … il faut finalement un bolide de Polge que Marchesi ne peut bloquer, pour mettre fin à ce jeu peu attrayant.

 

N’ayant plus de motif pour jouer la défensive, Antibes part résolument à l’attaque et bouscule pendant 1/4 d’heure la défense Nîmoise. Cette dernière, pendant cette phase de la partie, par ses loupés et son manque de décision, fit souvent éprouver la grand frisson aux supporters Nîmois, mais enfin se tira indemne de cette bagarre.

 

Quelques jolies combinaisons ébauchées par Polge et par Georges Kramer donnent l’occasion aux avants d’essayer leurs chances, mais ne purent jamais prendre en défaut un Marchesi en excellente forme.

 

Rien ne sera plus marqué jusqu’à la fin, laquelle arrive sans changement sur le score de 3 pour Nîmes contre 2 à Antibes.

 

L’arbitrage de Mr Mignard fut impartial, et si l’on peut lui reprocher quelques fautes d’appréciation, on doit le reconnaître qu’il sut maintenir, tout au long de la partie, son ascendant sur les joueurs et éviter ainsi ces matches de bourre qui illustre trop souvent les rencontres de la Coupe de France. Il fut bien secondé en cela par Mrs Teissèdre et Rochette, arbitres de touche. – Article de P. Reboul –

Partie IV ; Sporting-Club Nîmes contre S.O de l'Est.

 

Dans Les Sports du Sud-Est du Jeudi 17 Décembre 1931, N° 503.

 

Prochaine rencontre du Sporting :

 

32e de Finale de la Coupe de France.

 

Titre – À Charenton : Sporting-Club de Nîmes contre S.O de l’Est –

 

Le redressement des Nîmois face à l’O.M dimanche dernier, remet du « cœur au ventre » des supporters Nîmois. La confiance semble vouloir revenir. Il est temps. L’incorporation de Titi Kramer au centre de la ligne des avants, donne une impulsion nouvelle aux Nîmois.

 

Le S.O Est a éliminé le S.C.O Angers (1-0) au dernier tour. Promotionnaire de la Capitale, il est de toute évidence, qu’il mettra tout en œuvre pour ce qualifier. Sa force est aux arrières et en ses demis.

 

Nous croyons que le S.C Nîmes se qualifiera.

 

Le Petit-Marseillais du Dimanche 20 Décembre 1931, N° 23 200 :

 

Avant-Match entre S.O de l’Est et le S.C Nîmes -

 

Le Sporting-Club de Nîmes fera le long déplacement à Charenton pour y rencontrer le S.O de l’Est une excellente équipe de Promotion de la Ligue de Paris qui élimina au dernier tour le S.C Angers.

 

Le Parisiens auront pour eux l’appréciable avantage d’opérer devant leur public, mais les Nîmois viennent de prouver dimanche dernier en face de l’O.M que leur équipe était parfaitement à même de tenir tête au meilleures. A la rentrée de Titi Kramer, la ligne d’avants des Nîmois a retrouvé le perçant qui lui faisait défaut ces temps derniers. On peut donc espérer qu’ils parviendront à conserver une équipe de plus au Sud-Est.

 

Dans Les Sports du Sud-Est du Jeudi 27 Décembre 1931, N° 504.

 

32e de Finals de la Coupe de France : ceux concernant les clubs du Sud-Est.

 

Titre – Nîmes bat le S.O Est par 4 à 0 –

 

Aide-toi, le ciel t’aidera. Les joueurs Nîmois ont fait de ce proverbe, vieux comme le monde et un 4 à 0 significatif est venu les récompenser de leurs efforts. j’avais écrit la semaine dernière quelques lignes à ce sujet du match qui allait opposer les Sportingman au Charentonnais et je disais que les nôtres devaient se méfier de son adversaire.

 

En effet, les Soetistes avaient la ferme intention de « bouter dehors » les Méridionaux qu’ils considéraient abattus par une série de rencontres jouées sans nul succès (en Championnat du Sud-Est) et qu’ils estimaient devoir être handicapés par le terrain et le déplacement.

 

De plus les Parisiens n’avaient rien à perdre en ce combat si vaincus, et tout à gagner au contraire, en cas de victoire. Comme vous le voyez toutes raisons valables de penser à une partie difficile si on y ajoute la valeur propre du team Charentonnais, qui croyez-le n’en manque pas.

 

Or, les Nîmois sont entrés sur le terrain avec un moral à toute épreuve ; ils se sont adaptés aussitôt, au terrain lourd ; au ciel gris et malgré les encouragement donnés à leurs vis-à-vis ont gagné une équipe qui fit l’impossible pour brouiller les cartes. Ce sont là quelques références de premier ordre qui doivent redonner au team Nîmois une confiance nouvelle. Nîmes s’est retrouvé. Puisse-t-il maintenant continuer sur sa lancée et glaner des succès.

 

Je le répète, sa dernière victoire est probante, non à cause de la netteté du score obtenu (il eut pu être plus net encore) mais par la façon dont il le fut face à un onze plus léger, plus jeune ; plus allant qui joua son va-tout car autrement où serait le mérite des Nîmois d’avoir gagné cette partie… Cet équilibre supposé par avance l’espoir d’une victoire locale et aussi le renom du club « Rouge-et-Blanc » accentuèrent le succès d’affluence que connut cette rencontre et portant le succès du vainqueur.

 

Le public Charentonnais galvanisa ses hommes tant qu’il crut aux possibilités de victoire aux siens, puis il applaudit sans chauvinisme aux beaux mouvements offensifs des deux camps et marqua par la suite le plaisir, qu’il avait à assister à un match joué par deux équipes de classe différente, acceptant sans amertume de voir gagner le meilleur.

 

Rien de plus normal donc que cette victoire d’un honorable Sudiste, sur un promotionnaire Parisien, encore qu’en Coupe de France il fallait s’attendre à biens des surprises.

 

Pour parer à celle-ci, Nîmes dosa fort intelligemment son match. Il commença doucement se contentant d’endiguer les violentes attaques locales, réagissant petit à petit mais sûrement par ses ailiers pour finalement vers le fin de la 1re mi-temps prendre en mains la directions des opérations et les mener presque à sa guise laissant alors parler sa classe.

 

Passons en revue l’adversaire. Nous n’avons affaire ici qu’à de jeunes joueurs qui sacrifient volontiers la science de la vitesse.

 

Partie en trombe les Charentonnais s’escrimèrent à forcer la défense Nîmoise. Ils le firent sans succès, non pas parce qu’ils ne réussirent jamais à émotionner celle-ci, mais parce qu’ils ne surent saisir l’occasion propice par trop de vélocité ou par un jeu trop personnel. L’équipe Parisienne en effet avait en Poirier un demi-centre de classe qui fut le meilleur homme sur le terrain et qui savait orienter une attaque.

 

Mais les ailiers locaux furent manifestement faible et un Bigé, un Maingrey bien trop conservateurs. Enfin devant un goal excellent : Liermann, deux arrières consciencieux et travailleurs.

 

Pendant 20 minutes le S.O Est mena la danse et Dumas eut alors maintes occasions de se mettre en évidence. Allouch et Beausse aidés de Gebelin et Gatto repliés font office de cerbères contraignant l’adversaire à se débarrasser au petit bonheur de la balle ou a placer des shoots peu dangereux et mal dirigés.

 

C’est le moment où toute l’équipe Parisienne étant à l’attaque, Nîmes sur un déplacement de jeu de Gebelin va marquer son premier but par Vincent sur une passe de Kramer, but imparable et qui brise net les velléités des adversaires.

 

À partir de ce moment, Nîmes fera preuve d’une conception de jeu bien meilleure, d’un contrôle plus grand de la balle et les belles attaques de Lefèvre et Garnier seront vouées à l’insuccès.

 

La 1re mi-temps a dont vu une supériorité territoriale du S.O Est mais démontré la plus grande valeur de l’équipe des Sudistes.

 

À la reprise la supériorité Nîmoise s’accentue. Polge qui a joué ailier-droit durant la 1re période passe intérieur, laissant l’aile à Alméro et la cohésion est de suite plus grande. Une envolée de Vincent et u centre en retrait, Alméro replié réceptionne et botte. C’est le 2e but Nîmois.

 

Peu après, sur ouverture de Gebelin, Alméro reprend en force, la balle entre les deux arrières locaux et marque le 3e but.

 

Les Nîmois ralentissent alors un peu l’allure et le S.O Est profite de l’occasion pour accentuer la pression. Allouch et Beausse battent le terrain avec assurance et Dumas veille au grain et sort quelques balles dangereuses. La fin approche et sur un corner en sa faveur, Polge bat Liermann de près par un botté très sec.

 

Les meilleurs ont gagné. Il convient de féliciter en bloc tous les joueurs Méridionaux de cette victoire tant voulue avec cependant une mention spéciale à Dumas, Gebelin, Alméro, Polge et Georges Kramer.

 

Nous espérons biens amis lecteurs qu’en lisant ces lignes vous pensez que cette qualification au dépens du S.O Est du Sporting Nîmois ne vous apparaît pas comme une merveille. Mais c’est la 1re fois cette saison que nous voyons les Nîmois.

 

Nul doute que sur un terrain plus propice leur valeur soit plus grande. Alors on comprend mal les difficultés que cette formation semble rencontrer. Celle-ci sans doute était surtout morale. Voici un « dopage » venu à point nommé pour changer bien des choses pour peu que chacun de ceux qui furent dans le club Nîmois le veuillent aussi fortement qu’ils ont voulu au Pont de Charenton – article de Helpey correspondant Parisien –

 

Partie V : Football Club Sète contre S.C de Nîmes.

 

Dans Le Petit Méridional du Samedi 9 Janvier 1932, N° 19 909.

 

Titre – Nîmes contre Sète –

 

C’est demain, à 13 h 45, qu’aura lieu le coup d’envoi de cette formidable rencontre. jusqu’à ce jour, tout a été dit sur la possibilité des deux adversaires de dimanche. Cette rencontre sera arbitrée pas Mr Valprède, assisté de Mrs Cousin et Delmas, arbitres officiels.

 

Le Bureau des S.O.M organisateur de cette rencontre, fait appel à la sportivité de tout le public pour conserver une attitude correcte et permettre à cette manifestation de se dérouler dans une atmosphère de sympathie à l’égard du directeur du jeu et des deux équipes. Un service d’ordre très important a été prévu, et les perturbateurs (s’il en existe) seront immédiatement identifiés et expulsés.

 

La location fonctionnera à La Riche’Tavern ce soir, de 5à 7 heures, et dimanche de 9 à 13 heures, seulement pour les pelouses, les tribunes centrales et latérales étant épuisées.

 

Dans Le Petit Méridional du Dimanche 10 Janvier 1932, N° 19 910.

 

Titre – 16e de Finales de Coupe de France à Montpellier –

 

On pourrait appeler cette rencontre Le Derby Sudiste. Nîmois et Sétois vont se heurter sur le terrain du Parc-des-Sports en un choc dont, nous l’espérons, la courtoisie sera pas exclue.

 

Inutile de présenter aux sportifs l’une ou l’autre équipe. Leurs supporters respectifs n’ont nullement besoin de cela pour connaître les hommes ; quant aux sportifs Montpelliérains, ils sont renseignés depuis longtemps déjà sur la valeur de ces deux clubs voisins.

 

Qui gagnera ? À mon avis le match est partagé, et les Nîmois peuvent prétendre l’emporter au même titre que les Sétois. Quoi qu’il en soit la différence de but sera faible ; elle peut être à l’avantage des Sétois, qui plus jeunes, seront plus volontaires et agressifs.

 

S.C Nîmes – Dumas ; Allouch et Beausse ; Gatto, Gebelin et Huguet ; Alméro, Polge, Titi Kramer, Georges Kramer et Vincent.

F.C Sète – Frondas ; Lucibello et V Gasco ; Féjean ; X… et X… ; Agostini, Cumei, Joullieu, Chalvidan et Kalix.

 

Le Petit Marseillais du Dimanche 10 Janvier 1932, N° 23 221.

 

Sétois et Nîmois se sont déjà rencontrés cette saison, en match de championnat. La rencontre avait lieu au Stade du Jeu de Mail, à Nîmes, et les premiers nommés (F .C.S) l’emportèrent de justesse par 2 buts à 1 ; mais les seconds avaient le plus souvent dominé et, depuis, cette forme qui paraissait ne pas vouloir sourire aux Nîmois leur a permis au dernier tour, de remporter un très joli succès sur une des meilleures équipes de Promotion de la Ligue de Paris. Pour les Fêtes de Noël et du Jour de l’An, les « Rouge et Blanc » (S.C.N) se sont également très bien comporté en face d’excellentes formations étrangères et il n’y aurait rien de surprenant qu’ils prennent le meilleur sur leur adversaire du jour.

 

En résumé, partie très équilibrée, qui sera jouée dans une véritable atmosphère de coupe et ou le vainqueur ne l’emportera que de justesse.

Dans Le Petit Méridional du Lundi 11 Janvier 1932, N° 19 911.

 

16e de Finales de la Coupe de France.

 

Titre – Le F.C Sète bat difficilement le S.C de Nîmes par 2 buts à 1 –

 

Montpellier, 10 janvier – La Fédération ne pouvait avoir le choix plus heureux en désignant Montpellier pour Théâtre des 1/16e de finale de la Coupe de France, opposant Sète à Nîmes. À l’heure actuelle les résultats réalisés dans diverses villes, siège d’une rencontre, est relevé et s’il était porté à notre connaissance, il est certain que Montpellier occuperait la 2e place, seul le match Racing-Club Français à Paris, Stade Buffalo, ayant primé le match de Montpellier.

 

Parler de l’engouement qu’a suscité le Choc Sète-Nîmes dès que le tirage au sort fut connu serait superfétatoire, la presse locale et sportive ayant consacré longuement ses colonnes à ce match durant la semaine écoulée.

 

Signalons seulement que des tribunes centrales et latérales étaient louées entièrement près de trois jours avant le match et que les pelousards avaient sagement agi en prenant leur ticket d’avance.

 

La rencontre Nord-Sud-Est qui avait constitué jusqu’à ce jour le chiffre record de recette, n’est plus que du domaine du passé, la recette réalisée aujourd’hui dépassant ce chiffre de plusieurs dizaines de mille.

 

Les trains spéciaux de Nîmes ou de Sète, les voitures particulières, les cars, etc. … ont transporté dans notre cité Universitaire, près de 6 000 étrangers.

 

Si à ce chiffre déjà respectable nous ajoutons la population autochtone, nous pouvons juger du tableau qui s’offre à nos yeux quand nous pénétrons sur le terrain des Sports-Olympiques Montpelliérains.

 

La température est assez clémente, en un mot, tout concours à la réussite de cette grande journée sportive.

 

À 13 h 50, les équipes font leur apparition sur le terrain, applaudies indistinctement par la foule, elles accusent les formations suivantes :

 

S.C Nîmes – Dumas, Allouch, Beausse, Gatto, Gebelin, Huguet, Polge, Alméro, Titi et Georges Kramer, Vincent ; à la mi-temps, Polge et Alméro percuteront.

 

F.C Sète – Frondas, Chardar, Hamman, Lucibello, Gasco, Féjean, Kalix, Chalvidan, Gros, Guméi, Agostini. En cours de partie, Gros et Agostini s’interchangeront.

 

Mr Valprède dirige la rencontre assisté des Mrs Couzin et Delmas. La rentrée de Mr Valprède donne lieu à quelques cris, souvenir de la suspension du joueur Ducros. Cet incident est très bénin.

 

La Partie –

 

Nîmes engage, mais le jeu est vite reporté dans les buts Nîmois où Dumas et Allouch interviennent heureusement.

 

Favorisés par le vent, les Sétois dominent et Nîmes n’essayant pas à jouer le ras de terre est obligé de subir l’ascendant des Dauphins. 

 

À la suite d’un coup franc botté par Georges Hamman, pressé par Polge, est obligé de dégager en corner. Sète bénéficie à son tour d’un corner douteux.

 

Nîmes joue mieux qu’au début, les demis soutiennent le choc notamment Huguet qui s’entend bien avec Georges Kramer.

 

Sur combinaison Guméi-Chalvidan, Beausse se laisse tromper par le rebond. Guméi seul devant Dumas, place mal sa balle, le goal Nîmois réussit à bloquer l’ustensile. Un deuxième corner pour Sète ne donne rien.

 

Le premier essai de Nîmes est tenté par Georges Kramer, il est trop faible pour inquiéter Frondas. Polge se distingue en se rabattant vers le centre, Alméro peu actif, fait avorter cette attaque.

 

Le 1er joli shoot de la partie est placé à 25 mètres par Chalvidan et passe de peu à côté.

 

Sur un service de Huguet, Vincent dribble Guméi et centre impeccablement. Frondas dans une belle détente, envoie la balle en corner.

 

Alméro place un shoot assez haut, Frondas le stoppe facilement. Dumas fait de même sur un shoot loupé de Chalvidan.

 

Chalvidan est le plus dangereux et sur une de ses percées, la défense Nîmoise doit concéder un corner qui ne donne rien, et c’est la mi-temps sur un score vierge.

 

La Reprise –

 

Allouch blessé à la fin de la mi-temps, reprend place en boitillant. Les Nîmois ont maintenant l’avantage du vent et cependant ce sont les Sétois qui lient mieux leurs efforts. Un corner concédé par Beausse crée une situation délicate, mais Beausse se reprend en dégageant.

 

Une attaque Sétoise prend les arrières Nîmois en défaut, Kalix ajuste bien son shoot, Dumas le dévie de justesse en corner.

 

Georges Kramer réussit à prendre la balle à Hamman. Son shoot mal dirigé, passe très haut. C’est ensuite Polge qui place une belle balle que Frondas arrête avec peine.

 

Nîmes se montre dangereux et c’est à cet instant que les Sétois mettent à profit un centre de Kalix pour entrer en trombe dans les filets avec la balle malgré l’intervention de Dumas. Sète 1 Nîmes 0.

 

Les Nîmois réagissent ensuite et Georges Kramer sert Vincent qui passe à Titi Kramer ; le centre Nîmois place sa balle et d’un shoot en coin égalise. Sète 1 Nîmes 1.

 

Le jeu est plus joli qu’au début. Sur u shoot de Chalvidan, Dumas se jette sur la balle qui lui glisse entre les bras et c’est le 2e but Sétois. Sète 2 Nîmes 1.

 

Vincent s’échappe, se rabat sur le centre, dribblant Chadar, et d’un shoot en coin obtient un corner qui ne donne rien.

 

Kalix, dans son style personnel, dribble la défense et passe à Gros qui se trouvait en position de hors-jeu.

 

Cinq minutes avant la fin, Titi Kramer tombe et il faut le sortir du terrain.

 

Nîmes obtient un corner ; Alméro le tire bien ; Chardar éloigne le danger. Titi Kramer reprend sa place ; il n’a pas le temps de toucher la balle que la fin de la partie est sifflée.

 

Les joueurs regagnent les vestiaires, tandis que les supporters Sétois portent Frondas en triomphe.

 

Considérations –

 

Avant la rencontre, les Sétois partaient nettement favoris et les dix premières minutes du jeu semblaient confirmer ce pronostic. Petit à petit, les Nîmois se mettaient au diapason et grâce au labeur inlassable de leurs demis, reprenaient du poil de la bête pour faire jeu égal avec leurs adversaires, et c’est pourquoi, malgré l’avantage du vent, les Dauphins n‘avaient pu scorer.

 

Ce score vierge lassait assez sceptiques les pronostiqueurs les plus endurcis et tenant compte du changement de camp qui allait permettre à Nîmes de jouer avec le vent dans le dos, on était assez anxieux sur le résultat de la rencontre.

 

Deux hommes furent surtout les artisans de la victoire et de la défaite. Chez les Sétois Frondas ne commis aucune faute, éloignant le danger avec une aisance très spectaculaire. Par contre Dumas, après avoir touché la balle la première fois, se la voyait subtiliser par trois avants et le deuxième but fut une surprise pour tout le monde, car il est imputable à Dumas, et à lui seul.

 

Les Sétois se sont donc qualifier pour les 8e de Finale. Leur victoire, sans être nette, est méritée, car, en analysant les lignes de l’équipe, on arrive à constater une légère supériorité chez les Dauphins, supériorité qui se traduirait bien mieux s’ils avaient un autre avant-centre que Gros.

 

Les Nîmois disparaissent de la compétition, mais ils peuvent être fier de leur exhibition, car entre l’équipe qui encaissa 5 buts à Montpellier en Division d’Honneur et celle qui évolua aujourd’hui au Parc-des-Sports (celui de Montpellier), il y a des progrès très sensibles et les demis, qui étaient le point faible du onze, furent superbes de tenues, d’endurance et d’énergie. Huguet, notamment, fit une 1re mi-temps splendide et Gebelin prit souvent l’ascendance sur Gatto.

 

Chez les avants, Polge fut étourdissant de brio et Georges Kramer très bon technicien ; Titi Kramer parut peu en train ; Vincent eut quelques déboulés dangereux, tandis qu’Alméro n’intervint que par intermittence, gâchant les efforts du jeune Albert Polge.

 

Du côté Sétois ; la ligne d’attaque s’avéra plus dangereuse, Chalvidan, Guméi et Kalix combinant mieux que les adversaires et créant des situations plus critiques dans l’ensemble que celles des Nîmois. Le jeune Gros parut un peu dépaysé, tandis qu’Agostini a eu fourni des parties meilleures.

 

La facture du jeu se ressentit du vent violent qui soufflait et le jeu ras de terre ne fut pas souvent à l’honneur. Sur les balles hautes, Chardar et Hamman se montrèrent supérieurs à Allouch et à Beausse. Ce dernier tandem ne serait être critiqué, car son exhibition d’aujourd’hui fut satisfaisante, et Edmond Allouch, quoique blessé à la fin de la 1re période, fit des efforts très méritoires pour tenir sa place.

 

L’arbitrage de Mr Valprède fut bon,bien secondé par Mrs Couzin et Delmas ; les hors-jeux furent toujours sifflés à bon escient ; de plus, toute tentative irrégulière de charge fut arrêtée immédiatement. Malgré l’intérêt capital de la partie, la rencontre fut jouée très correctement.

 

Nous ne saurions terminer ce compte rendu sans parler de l’organisation mise sur pied par les dirigeants Somistes et de la complaisance de Mr Marquès, délégué au match, qui nous fournit tous les renseignements nécessaire.

 

Signalons pour les amateurs de statistiques que le nombre des spectateurs payants s’éleva au chiffre respectable de 11 272, se décomposant comme suit : 9 042 pelouses, 982 latérales, 756 réservés et 492 militaires.

 

Le chiffre totale de la recette atteint 80 685 fr 50.

 

Comme nous le signalons au début de notre article, ces résultats sont probants et marquent la vitalité sportive de notre région, car le public fut d’une grande correction et, à ce titre, il a droit à de sincères félicitations. – article de Jules Arnal –

 

Et aussi dans L’Auto du Lundi 11 Janvier 1932, N° 11 349.

Les 16e de Finales de la Coupe de France.

 

Titre – F.C Sète bat S.C Nîmes : 2-1 –

 

À Montpellier – Le Sétois ot obtenu hier une victoire à l’arraché. Après une première mi-temps favorable aux Nîmois, les »Vert et Blanc » par l’entremise de Chalvidan et Kalix assurèrent le succès de leurs couleurs.

 

Les buts furent marqués en 2e mi-temps par Agostini et Chalvidan pour Sète. Titi Kramer sauva l’honneur pour son club.

 

Les meilleurs furent à Sète, Frondas, Chardar, Chalvidan et Kalix. À Nîmes, Georges Kramer, Polge, Huguet, Allouch et Beausse.

 

 

Arbitre : Mr Valprède. – article de F. Laurence –

 

Son Bilan :

 

Ainsi se termine la Campagne du Sporting-Club de Nîmes, le Club Doyen de la Cité de la Rome Française et du Département du Gard, en cette édition de la Coupe de France 1931-1932, par une défaite contre le F.C de Sète, sont éternel rival depuis 1901, sur les terres Montpelliéraines, avec les Honneurs et la tête haute.

 

Durant ses cinq tours qu'il participa, il enregistra 4 victoires et une défaite, marquant la bagatelle de 29 buts, et en encaissant seulement 5.

 

Les buteurs furent Georges Kramer avec 7 réalisations, suivit de près par Antoine Alméro avec 6 buts, puis suit le duo Titi Kramer et Albert Polge avec 5 buts chacun et enfin un autre duo composé de Henri Vincent et du jeune espoir Guin avec 3 réalisations pour chacun d'eux.

 

Le S.C de Nîmes peut se consacrer maintenant au Championnat du Sud-Est.

 

Article de Denis Cazorla.

 

 

 

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