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Bonjour et Bienvenue.

 

La saison 1926-1927 se poursuit en Championnat Honneur, Groupe A, le Sporting-Club de Nîmes rencontrait le Dimanche 21 Novembre 1926 la formation du Gallia-Club de Lunel au Parc des Sports de la Rue du Jeu-de-Mail, et les Sportingman s'imposèrent par 3 buts à 1, et remportait enfin leur première victoire en Championnat...

 

Voici l'article qui apparut dans Les Sports du Languedoc N° 239 du Vendredi 28 Novembre 1926.

 

 

Titre : La Division d'Honneur :

 

Dans le Groupe A, Nîmes triomphe de Lunel et Cette est tenu en échec à Cannes. Dans le Groupe B, les S.O.M battent Vergèze, tandis que Nice et Alès ne peuvent jouer.

 

S.C Nîmes bat G.C Lunel par 3 buts à 1.

 

Le soleil luisait dans les cieux. Les ondées de la nuit avait reverdi le ground et les spectateurs pour goûter aux charmes quasi disparus de Phoebus étaient venus nombreux au Parc des Sports. Mais les rencontres Lunel-Nîmes ont toujours été d'un attrait recherché par les sportifs des deux villes. Le Gallia fait recette à Nîmes parce qu'il draine avec lui son public. De même lorsque Nîmes rend visite à Lunel. De là ces applaudissements qui saluent aussi bien que visiteurs que locaux.

 

Mais il convient de dire que rompant avec la tradition Lunellois et Nîmois ne disputèrent point ce match avec cet esprit vindicatif auquel nous fûmes souventes fois habitués.

 

Pas un accroc. Pas la moindre petite tache au tableau. Une correction parfaites. De quoi faire mentir les détracteurs du Championnat.

 

Et cependant, oui cependant le jeu ne manqua pas de mobilité, de fougue et de verve même. Il fut non pas pour nous enthousiasmer par sa confection bien pauvre dans certaines phases, mais il ne manqua ni de vouloir, ni de cran, ni d'une ardente volonté de bout en bout.

 

Territorialement les deux équipes eurent tour à tour l'avantage. Lunel en première mi-temps, Nîmes au second acte. Le vainqueur fut vainqueur régulièrement. Le vaincu aurait pu, malgré tout mieux faire. Mais...

 

Il manquait le Maître :

 

Photo ci-dessus : Le grand absent de ce SC Nîmes-GC Lunel, le Lunellois Georges Kramer.

 

Et cela apparut dès le début. Non que le corps fut totalement dépourvu de son âme. Mais bien parce que dans l'équipe du Gallia de Lunel Georges Kramer est à cette équipe ce qu'un gouvernail est à un bateau. Il n'est de secret pour personne que le virtuose Georges est plus qu'un Talent du football. Il est quelque chose comme un Génie qui ne met au profit de sa seule personne, mais au service de toute l'équipe. Il en est le Capitaine, le Commandant dans tout son jeu, et, partant le « Moralisateur ». Outre ce poids qu'il apporte dans la ligne offensive il est, pour ses autres lignes, un point sûr, précis, et par le fait stable sur lequel chaque équipier vise son coup de pied, sachant qu'une balle passée à Georges Kramer ne se fait pas ressortir. Il fait ressortir les autres. Or, le Maître manquait. Et si, ne le sachant pas là, les Lunellois rentrèrent sur le terrain fermement convaincus qu'ils pourraient passer le Rubicon Nîmois, par contre, ils baissèrent de pied dès que, ayant usé leurs forces par un jeu fait de vitesse et de balles à suivre, ils n'eurent plus de gouvernail. Et puis j'en reviens au poids que Kramer apporte personnellement à sa ligne. Le trio Blanc-Capdevieille-Georges Kramer est redoutable à condition que Georges y soit. Lui manquant, ce trio perd les trois quarts de sa valeur. De même, je le répète, que celle de toute l'équipe. Et sur la partie jouée dimanche la marque n'aurait peut-être pas été en faveur du S.C.Nîmes, si « l'As » n'avait pas sur la touche purgé sa peine.

 

La vitesse est un coefficient :

 

Un coefficient qui compte. La vitesse fait partie intégrante du jeu Suisse plus rapprocher du Latin que de l'Anglo-Saxon. Et les Lunellois savent mettre à profit cette excellente qualité. Ils débutèrent à fond de train, prenant à contre pieds demis et arrières Nîmois, mais faisant preuve d'une maladresse notoire dès qu'il fallait concrétiser des attaques déclenchées à bout portant et –on peut le dire— à jet continue durant la première mi-temps. Il pratiquèrent sans variations dans la méthode.

 

Par balles à suivre, quelques unes en l'air pour foncer, en force dans le trou. Peut-on les en blâmer. Lunel jouait son jeu. Il jouait ses « trois » points. Et en l'absence du maître ne pouvait pas ne pas obliger Lunel à chercher la marque d'abord. A tel enseigne qu'elle était, cette marque, d'une « égalité » fort bien soutenue au repos. D'autant qu'un penalty superbement loupé par le S.C. Nîmes était des plus prometteurs pour le tableau.

 

Quand le centre-demi veut... :

 

Photo ci-dessus : Le Sportingman Jean Jourdan fut le meilleur Nîmois de cette rencontre.

 

Je n'ai pas à faire ici de battage autour d'un nom. Que Dieu me garde de porter un joueur aux nues.mais il faut admettre et reconnaître ce qui est. Jourdan, à dimanche dernier, tenu la victoire dans ses poches dès le début de la seconde mi-temps. Jourdan n'est pas un Boërlin, un Hilpert, un Domergue, un Barett ou un Hugues. Il reste dans les deuxièmes plans des demis-centres. Mais si la nature lui avait donné une taille au-dessus de la moyenne, Jourdan serait en passe de devenir un très bon centre-demi. Il le fut d'ailleurs en face de Titin. Et il eut cette grande qualité de s'acclimater au jeu de l'adversaire, c'est-à-dire de jouer vite, sans attendre, sans fignolage et sans service en l'air soit aux ailes, soit à la triplette, mais en essayant un shoot plongeant devant les bois quand il servait cette dernière. Or, territorialement dominé les trois quarts de la première mi-temps, le S.C de Nîmes se trouva beaucoup plus frais que le Coq (Lunellois) après le repos. Appliquant alors la même facture, il manœuvra son adversaire, lequel plus faible en défense s'en sortit néanmoins avec un réel brio.

 

Les Shooteurs sont toujours rares :

 

Photo de gauche : Edmond Kramer, frère de Georges, auteur d'une passe décésive sur le seul but Lunellois.

 

Au S.C de Nîmes. Pas à Lunel. Soit d'Edmond, soit de Valeton, nous eûmes en effet l'heur de goûter à ce « contre ut » d'une attaque qu'on appelle : le shoot. Et Lunel fut en cela nettement supérieure. Mais le défaut que je signalerais ici dernièrement existe toujours dans la ligne offensive Nîmoise. Non, qu'il n'y ait pas de bons footballeurs. Mais bien parce que devant les bois, chacun tire l'épingle de son jeu en passant au voisin afin, semble-t-il, de vouloir dégager toute sa responsabilité d'un but loupé, alors que ce but paraissait tout fait. Il y a certes une très bonne entente tant qu'il s'agit d'attaquer, mais cette cohésion disparaît dès que la balle pénètre dans les 18 mètres adverses.

 

Les équipes :

 

G.C Lunel : But : Richaud ; arrières:Tranchessec et Roumestan ; demis : Blanc, Titin et Bascoul ; avants : Capdevieille, Edmond (Kramer), Valeton, Faucon et Arnaud.

 

S.C Nîmes : But : Reynard (Henry) ; arrières : Boutet (André), et Beausse ; demis : Pin (Alcide), Jourdan (Jean), et Broot ; avants : Leperlier, Louet (Loué dans l'article), Wittington, Dumas et Schmidt.

 

La partie et le jeu :

 

Nous avons déjà dit qu'une mi-temps appartint à Lunel et une mi-temps à Nîmes. Dans l'ensemble le jeu fut égal en première, pour se rendre inégal par la supériorité technique des locaux en seconde mi-temps. La marque restera longtemps vierge. A la 20e minute, sur un service précis d'Edmond, Valeton prenant la défense à contre pied, obtint le premier but d'un shoot au ras le sol contre lequel Reynard eut beau intervenir. Il ne put rien. Un hand (main) de Blanc dans ses 18 mètres fut l'objet d'un penalty que Jourdan d'une fière chandelle expédia à vingt mètres au-dessus de la transversale.

 

Le jeu se reporta alors dans le camp Lunellois. Une hésitation de Tranchessec permit à Leperlier de centrer à son aise. Schmidt intercepte, passe à ourdan qui shoot. Richaud renvoie et Wittington d'un handing met les deux équipes à égalité. Au repos la marque accuse 1 à 1.

 

A la reprise, les Lunellois fatigués par les efforts du premier half se fessaient manœuvrer. Durand vingt minutes les Nîmois occupent leur terrain. D'autorité Schmidt part, centre et Dumas laisse une balle toute faite obliquer à gauche. Par une balle ajustée de Leperlier, Wittington reçoit et obtient le deuxième but. Cinq minutes combinée entre Schmidt et Wittington sème demis et arrière. Schmidt termine son déboulé par un shoot au ras du sol qui ne laisse aucune chance à Richaud.

 

Le réveil pour les Coqs sonne alors. Et durant le denier quart d'heure, leur pression est telle que l'on pouvait supposer un meilleur rendement au tableau. En dépit des efforts méritoires de Blanc passé inter-gauche et de Valeton, la marque ne changera pas. Le S.C de Nîmes bat le Gallia-Club de Lunel par 3 buts à 1.

 

Les joueurs :

 

Le plus travailleur des vingt-deux fut sans conteste possible le demi-centre Jourdan. Il fut partout, inlassable aussi bien qu'en défense qu'en attaque, défendant ses chances avec la dernière énergie. Le meilleur footballeur de cette partie fut le centre-avant Valeton. Il remplaça dignement Georges Kramer. Sans le dépasser, il s'approcha bien de la science du maître.

 

Dans les défenses, on doit citer au premier plan le jeune Beausse en réel progrès, de même que Boutet qui fut plus brillant en seconde mi-temps. Ils éclipsèrent leurs voisins Roumestan et Tranchessec. Alors que Richaud s'avéra à quelque chose près l'égal de Reynard.

 

Des demis, le plus en vue fut Blanc dont le travail et l'intéligence sont les plus prometteurs. Brot est en progrès. Pin manque de forme. Bascoul fut plus défensif qu'offensif et Titin ne parut pas dans un de ses meilleurs jours.

 

Aux avants, Schmidt et Wittington manquèrent d'allan en première mi-temps. Ils se rachetèrent en seconde. Le contraire doit être dit sur Edmond Kramer (frère de Georges), lequel peu habitué à la gauche, ne rendit pas ce que peuvent lui faire rendre ses qualités de joueur de grande classe, lorsqu'il opère à droite.

 

Le perlier, blessé au début de la partie, n'en fut pas moins dangereux. Et sa forme revient de mieux en mieux. Loué à ses côtés adopta la tactique chère à Crut. Et l'on peut dire qu'il joua « effectivement » quatrième demi. Dumas qui faisait ses débuts à l'avant, après avoir opéré comme gardien de but, arrière et demi, s'en tira de façon honnête. Mais il manqua –comme Loué— d'expérience devant les bois. Le jeune Capdevieille n'ayant pas à ses côtés son professeur et ne fit que de rares étincelles. Faucon et Arnaud furent honnêtes, sans plus.

Photo ci-dessus: Georges Capdevieille, le jeune Coq Lunellois qui est promis à un bel avenir.

 

 L'Arbitrage :

 

Fait d'autorité et de sévérité, il contribua largement à créer une atmosphère cordiale. Mr Eymery a pour lui le grand avantage de pouvoir suivre la balle dans toutes ses évolutions. Ainsi, il siffla sans aucune pitié toutes fautes commises volontairement ou involontairement. Son sifflet strident sut éviter les discussions et son impartialité ne put être mise en doute. De quoi, on le voit, satisfaire joueurs et spectateurs. Et c'est le plus bel éloge que l'on puisse adresser à un référée. Fut-il Fédéral.

 

L'Article est signer Zoard.

 

Les résultats du Groupe A de Division d'Honneur

 

A Nîmes : SC de Nîmes vs GC Lunel 3-1 (1-1)

 

A Cannes : AS Cannes vs FC Cette 2-2 (1-2)

 

Au Classement : 1er Stade-Raphaëlois 8 pts, 3 j, 2 g, 1n, 2e) AS Cannes 8 pts, 4 j, 1 v, 2 n, 1 d, 3e) O. Marseille 7 pts, 3 j, 2 v, 1 d, 4e) FC Cette 6 pts, 3 j, 3 n, 5e) GC Lunel 6 pts, 2 n, 2 d, et 6e) SC Nîmes 5 pts, 1 v, 2 d.

 

Pendant ce temps-là en Championnat de 1er Série la réserve du SC de Nîmes se déplaçait au Vigan au Stade d'Arre et s'inclinait par 3 à 2 (2-1), devant le club local A.C Viganais le dimanche 21 Novembre 1926.

 

dans l'équipe Nîmoise, il y avait Coustès, Malarte, Boby, Finiels (demi), Baumelou (goal), Crespy (arrière), Ventujol... la rencontre fut arbitrait par Mr Draussin

 

Buts pour le SCN : Malarte sur penalty (1er m-t) et N... (2e m-t)

 

Buts pour AC Viganais : N.... sur penalty (1er m-t) et Vincant +2 (1er m-t et 2e m-t).

 

Au Classement : 1er) Stade Beaucairois 11pts, 4 j, 3 v, 1 n, 2e) AC Viganais 9 pts, 3 j, 3 v, 3e) FC Molières 9 pts, 4 j, 2 v, 1 n, 1d, 4e) Stade Ste-Barbe Grand-Combe 9pts, 1 v, 3 n, 5e) SCN R 9 pts, 5 j, 2 v, 3 d, 6e) SC St-Gilles, 7 pts, 4 j, 1 v, 1 n, 2 d, 7e) US Sommièroise 7 pts, 5 j, 1 v, 4 d et 8e) Quissac Sports 7 pts, 5 j, 1 v, 4 d.

 

Prochaine rencontre du SC de Nîmes :

 

Voici l'article apparut dans ce même numéro.

 

A Cette : F.C Cette contre S.C Nîmes

 

Cela se passera aux Métairies. Et aux Métairies, jamais depuis que le S.C de Nîmes rend ses visites soit officielles ou amicales, une victoire Nîmoise n'a pu être enregistrée. On dirait même que le vert-et-blanc a toujours impressionné le blanc-et-rouge ; on se souvient encore de cette cuisante défaite qu'infligea en septembre dernier le F.C Cette au S.C de Nîmes. La marque accusa 9 buts à 1. il y a donc matière à revanche pour les Nîmois. Mais il est évident que les Cettois ne l'entendent pas de la même oreille. Pour les motifs exposés plus haut, d'abord et ensuite pour inaugurer le terrain cette saison, par une victoire. Car il ne faut pas oublier que le F.C de Cette n'a pas encore reçu. Il n'a fait que se déplacer depuis l'ouverture du Championnat ; et nous devons trouver en cela l'excuse des trois matches nuls. Il y a donc quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent que le S.C de Nîmes s'en retourne chez lui avec quelques buts cueillis sur son éternel Waterloo.

 

Le F.C de Cette mettra en ligne tout ce qu'il peut mettre de mieux. Le S.C de Nîmes aussi, c'est évident. Mais en comparant sur le papier, que peut-il faire ? Sinon de jouer et de se battre aussi farouchement que le fit cette brave Chèvre de Mr Seguin certaines nuits, sur la montagne...

 

Arbitre : Mr Broghamer.

 

L'Article est signer : L.P

 

 

Tous ses articles furent réécris par Denis Cazorla pour « Histoire du Sporting-Club Nîmois » le Mardi 19 Septembre 2017.

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