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Bonjour 
Suite des reportages des Sportingman qui ont évolués sous les couleurs Rouge-et-Blanc du SCN

Aujourd'hui Alexandre Villaplane (1905-1944) Capitaine du Sporting-Club Nîmois

Titre : DE LA GLOIRE AU POTEAU EXÉCUTION.

« C'est le plus beau jour de ma vie, ... », disait Alexandre Villaplane, le jour de son premier match en tant que Capitaine de l'équipe de France (1930), et … Quatorze ans plus tard, il sera exécuté pour haute Trahison.
Alexandre Villaplane et sa famille arrivent en France en 1919 ou 1921, alors qu'il est âgé de 14 ou 16 ans. Ils débarquèrent sur le port de Cette, pour y rejoindre un membre de leur famille, qui était déjà installer dans la ville Méditerranéenne.

La famille Villaplane avait quitter la terre d’Algérie, où est né Alexandre le Mardi 12 Décembre 1905 à Constantine (d'autres sources le font naître à Alger, le 26/12/1905). Quoiqu'il en soit sa date et son lieu de naissance, le petit Alexandre grandit à Alger, et commence à taper le ballon, avec les gamins de sa rue, et c'est en toute logique, qu'à 12 ans, que ce jeune garçon prometteur, signe sa première licence au Gallia-Sport d'Alger, il y jouera jusqu'à son départ pour Sète.
Dès son arrivé, il signe dans le grand club de la ville, le Football-Club de Cette. Il fut très vite repérer par l'entraîneur écossais du FCC, Victor Gibson, qui le fait rapidement jouer dans l'équipe première du club, alors qu'il est à peine junior.

Mais, en 1923 le jeune Villaplane claque la porte du FCC, après une dispute avec ses dirigeants.Il faut dire, qu'il avait un sacré tempérament ce jeune Pied-noir.
Alexandre jouera la saison 1923-1924 dans le club de la société Perrier à Vergèze, petit ville entre Montpellier et Nîmes, en l’occurrence l'UC Vergézoise. Puis, il rejoignit Montpellier pour accomplir son service militaire, ou grâce à ses talents de footballeur, il réussit à devenir International Militaire, où, il affronta l'Angleterre et la Belgique.
Une fois son service militaire accompli, le Jeune Villaplane est attiré par le chant des Sirènes du Président emblématique du FCC, Georges Beyrou, qui lui propose de revenir au club, moyennent argent à clef. Pourtant à cet époque-là, le professionnalisme n'était pas en vigueur.
C'est l'époque de « l’Amateurisme Marron », ou les grands clubs de football, recruter les meilleurs talents, en leur proposant un emploi fictif, mais rémunérer.
L'argent, c'était son unique pensée, c'est cette argent qui le mènera à sa perte.

Equipe du FC Sète e, 1926Il restera au FC Cette durant trois saisons, ou son club sera finaliste de la Coupe de France en 1924, sans lui dans l'équipe ; le FCC s'inclinera par 3 buts à 2 devant l'Olympique de Marseille. Néanmoins, la saison suivante il sera demi-finaliste de cette coupe, ou au Stade des Iris à Villeurbanne le FCC sera éliminer par CASG de Paris (0-1). Villaplane sera aussi avec le FCC Champion de Méditerranée (ou Sud-Est) en 1924, 1925 et 1926.
Durant sa période Cettoise, il sera repéré par la FFF, lors d'une victoire d'une sélection d'Afrique du Nord contre l'équipe de France B au début de 1926, et il sera sélectionné en équipe de France A, le 14 Avril 1926, lors du match remporté face à la Belgique (4 à 3). Cette année-là, Villaplane participera à toutes les rencontres de l'équipe de France (Portugal, Suisse, Autriche, Yougoslavie et encore la Belgique). A la fin de sa carrière, il totalisera 25 caps.

Lors de la saison 1926-1927, sera pour lui gâcher par ses nombreuses blessures, ce qu'il ne l'empêchera pas d'être solliciter par les meilleurs équipes du Sud-Est de la France.

Finalement, il signera au Sporting-Club de Nîmes, qui lui promet un emploi, bien sur fictif, mais rémunéré.
Par sa dépense d'énergie, sa finesse, sa qualité de passe et du contrôle du ballon, mais surtout par son jeu de tête parfait, il emmène avec lui les « Rouge-et-Blanc » du SCN, en remportant le Championnat de Promotion de Ligue du Sud-Est, en restant invaincu toute la saison. Le SCN monte en Division d'Honneur, la plus haute division du Sud-Est à cette époque-là.
L'année suivante, toujours sous les couleurs du Sporting-Club de Nîmes, Alexandre Villaplane joue les sept rencontres de l'équipe de France, prenant part au Jeu Olympique d'Amsterdam en 1928, où la France perd contre l'Italie, dès le premier tour (4-3).

La saison 1928-1929, Villaplane quitte Nîmes pour la capitale, et signe au Racing-Club de France, et encore c'est pour une histoire de gros sous. Le Président du RCF Jean-Bernard Lévy avait décidé d'investir, afin de pouvoir rivaliser face à l'Olympique Marseillais, FC de Sète ou le Red Star de Paris, les meilleurs clubs de cette époque. Le professionnalisme n'était toujours pas encore de mise, mais Alexandre Villeplane ne cachait pas de gagner des fortunes, qu'il dépensait tant dans les bars, les cabarets, mais surtout dans les courses de chevaux. C'est à partir de sa venu dans la capitale, qu'il commença à faire de mauvaise fréquentations. Animé par son moteur :, l'argent, depuis sa jeunesse,Villaplane trouve à Paris les plus beaux terrains de jeux, hors les stades de football. Se sera pour lui le début de sa fin, pour ce footballeur prometteur.

Même le changement de style de vie, ne l'empêche pas dans sa vie de footballeur. Il est même considérer comme le meilleur de son époque (il a été comparé par des anciens journalistes, comme le Platini de cette époque). Car sur le terrain, il est au zénith. Inter très actif de l'équipe de France, il en devient même le Capitaine, et il rentre dans l'Histoire du Football Français ; comme le premier capitaine natif d'Afrique. Avec les Bleus, il est le passeur privilégier des buteurs, comme les Nicolas et Laurent (le premier buteur de la Coupe du Monde de 1930).
Il participe à la Première Coupe du Monde en Uruguay en 1930, et deux ans après ce mondial, le professionnalisme est de la galerie, et Villaplane est attire les sirènes de l'argent. Il quitte la capitale, et redescend dans le Sud, où il signe son premier contrat professionnel dans le club d'Antibes Olympique,ou il retrouve deux de ses copains d'enfance Laurent Henric et Pierrot Cazal.

Lors de ce Premier Championnat Professionnel de France, et à la surprise générale, Antibes Olympique termine premier de son groupe (la Division 1 avait deux groupes), et aurait du jouer la Finale de ce premier championnat.
Mais, un scandale éclate rapidement ; le Sporting-Club Fivois fut acheté par Antibes, et perdit contre ce même adversaire sur le score de 5 à 0. Déclassé, le club d'Antibes Olympique est privé de sa Finale, et c'est son Dauphin l'Association Sportive de Cannes qui eut ce privilège, et affronta Olympique Lillois.
Bilan de cette corruption : Valère, l'entraîneur d'Antibes Olympique est radié à vie du monde du football, et Villaplane et ses deux acolytes Sétois sont directement mis en causse, par l'enquête, et sont priés d'aller voir ailleurs.

C'est à l'OGC Nice que l'on retrouve Alexandre Villaplane, mais très vite le club Niçois va le regretté. Villaplane sera mis souvent à l'amende, pour ses absences à l’entraînement. Il deviendra l'ombre de lui même, mais cela ne l’empêchera pas de jouait en tant que Capitaine, 20 des 26 matches du championnat 1933-1934. Mais, l'OGC Nice descendra en Division 2 à la fin de la saison et mit Villaplane à la porte. Durant son séjour sur la Côte-d'Azur, il se ruine dans les paris de courses de chevaux , et devenu indésirable, une seule personne va souvenir de lui : Victor Gibson, son ancien entraîneur du FC de Sète.

Ce dernier le fit venir, dans le nouveau club qu'il entraîne : le Déportivo La Bastienne de Bordeaux, un club de Division 2. L'expérience ne durera que trois mois, et Villaplane sera licencier pour ses absences à l'entraînement. Et c'est ainsi que se terminera sa carrière de Footballeur, et commencera sa carrière d’escroc et autres.
 

En 1938, il est emprisonné pour des paris truqués dans les hippodromes de la Capitale et de la Côte-d'Azur. En sortant de prison, ses anciennes mauvaises connaissances, le rattrape, et, il plonge dans le banditisme. Ce, qui lui vaudra plusieurs séjours derrières les barreaux à la Santé, jusqu'à la débâcle de 1940.
En Juin 1940, l'Allemagne est vainqueur de la France, et l'occupe. Et cette France occupait, va rentrée en collaboration avec les Nazis.
Alexandre Villaplane profite de cette débâcle pour sortir de prison, et profitant de cette situation, il vit du marché noir et du racket des Juifs. Ce qu'il lui vaudra une nouvelle condamnation de deux mois de prison.
Un homme va rentrer dans la vie d'Alexandre Villaplane ; c'est Henri Lafond, de son vraie nom Henri Chamberlain, le futur chef de la Gestapo Française, et, pour son grand malheur. Lafond est un truand notoire, qui sortie de prison lors de la débâcle, va automatiquement collaborait avec l'occupant, et finalement, il recrutera Villaplane, qui s'engage dans la Gestapo Française, et se spécialise dans le rachat des vendeurs d'or.
En 1942, il quitte Paris pour rejoindre Toulouse, pour se faire oublier des Allemands, qu'il tentait d'escroquer. A Toulouse, il retrouve son ancien coéquipier Louis Cazal, qui lui fournit une nouvelle identité, et remonte à Paris.

En 1943, il est arrête par les SS, pour vol de pierres précieuses, et emprisonné au camp de Compiègne, et sera une nouvelle fois libérer par Lafond et son acolyte Pierre Bonny.
En Février 1944, Villaplane est promu Sous-Lieutenant des SS, et il est responsable dans une des cinq sections de la BNA (Brigade Nord Africaine).

La BNA fut créée par Lafond, qui avait pour mission de lutter contre les Maquisards, et ses Légionnaires, sont la plus part des Nord-Africains, et ils étaient motivés par l’appât de l’argent.
Sa section opère en Dordogne de Mars à Avril 44, où Il devient « célèbre » dans sa brigade, pour sa cruauté sans limite, ses pillages et ses massacres avec son groupe, qu'il a renommé « Les SS Mohammed ». Lui et sa brigade sont directement impliquer dans le massacre perpétré à Mussidan (Dordogne) le 11 Juin 1944, ou la Gestapo Française la BNA font fusillés 52 personnes, parmi lesquels Raoul Grassin, le Maire du lieu, en représailles à une attaque par les résistants, d'un train blindé en Gare de Mussidan, c'était le lendemain du massacre d'Oradour-sur-Glane. Pour ce triste fait, Villaplane est nommé Lieutenant SS.
Sentant que l'Allemagne ne gagnerait pas la guerre, Villaplane commence à se couvrir, en permettant à certain prisonnier à s’échapper.
Finalement, il sera arrête après la Libération de Paris. Il sera jugé avec ses comparses, par la Cour de Justice de la Seine, le 1er Décembre 1944, il est condamné à mort pour haute trahison, intelligence à l'ennemi, meurtres et actes de barbaries, et le 26 Décembre 1944, le lendemain de Noël, il est fusillé à 10 heure du matin, au Fort de Montrouge, en compagnie de son patron Lafont, de Bonny et de cinq autres comparses.
Pour conclure, Alexandre Villaplane est un homme passé de la Gloire à la Disgrâce.
Une histoire exceptionnelle, et pourtant peu connu de son premier Capitaine de l'équipe de France de la Première Coupe du Monde de 1930.
Nîmes le Dimanche 5/2/2017 Denis Cazorla.

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