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Bonjour & Bienvenue à Toutes & à Tous.

 

Belle victoire du Sporting-Club de Nîmes face aux Azuréens de l'A.S de Cannes par 2 à 0 le Dimanche 12 Décembre 1926.

 

 

Lors de la fin des matches aller en Championnat d'Honneur du Groupe A du Sud-Est, le Sporting-Club Nîmois enregistre sa seconde victoires et laisse sa place de Lanterne Rouge au GC de Lunel.

 

Voici l'article de cette victoire parut dans Les Sports du Languedoc N° 242 du Vendredi 17 Décembre 1926.

 

Championnat d'Honneur :

 

Dans le Groupe A, O.M bat le F.C de Cette, Saint-Raphaël dispose facilement de Lunel et Nîmes se ressaisit devant Cannes. En Groupe B, La Grand'Combe est battue à Montpellier (0-5), Alès triomphe des S.A Provençaux (4-1) et U.C de Vergèze réussit le draw à Nice (0-0).

 

S.C Nîmes bat A.S Cannes par 2 buts à 0.

 

L'incertitude du sport que l'on dit glorieuse a fait encore des siennes en cette dernière journée de la Poule aller. Le S.C de Nîmes est au nombre des trois vainqueurs. Et si le résultat obtenu par les Nîmois surprit quelque peu la généralité des sportifs régionaux, cela ne veut point dire qu'il est eu Dame la Chance comme compagne. La défaite Nîmoise était, il est vrai, prévue par le fait même que l'A.S de Cannes possède des individualités dont la réputation est solidement assise. Qu'elle triomphe de l'O.M avec le score fabuleux de 6 buts à 0, qu'elle fait match nul avec le F.C Cette et que, somme doute le S.C de Nîmes tout en remportant une éclatante victoire le R.C de Strasbourg n'avait pas une équipe suffisamment équilibrée pour bousculer son rival au point de lui ravir une victoire dont la netteté reste irréfutable lorsqu'au tableau d'affichage on se permet de porter les yeux.

 

Caricature ci-dessus : Louet  (SCN) intercepte une balle d'Austin à Robini, et dégage.

 

Rien ne sert de courir...

 

Certes la partie fut jouée avec ardeur par les visiteurs au cour du premier half. Mieux soudés, plus adroits, plus scientifiques en attaque, ils furent durant la première demi-heure les maîtres du terrain. Et il fallut le brio d'un Reynard dans un grand jour pour parvenir à « écœurer » la quintette toujours incisive, mordante et pénétrante des « non gagnants ». Mais l'orage passé, le soleil se mit à luire pour les Nîmois. Animés d'un esprit offensif les demis, délaissant la défense portèrent secours à l'attaque et par une facture différente mais tout aussi plaisante, ils équilibrèrent les chances jusqu'au repos.

 

Il faut partir à point.

 

Contrairement à ce que les spectateurs s'attendaient, l'A.S de Cannes ne tenta aucun effort à la reprise. Et le S.C de Nîmes fit alors durant la première demi-heure de jeu ; ce que l'A.S de Cannes avait fait durant le premier half. Maître territorialement, il ne domina pas d'une façon aussi large en offensive, par contre il stabilisa le jeu, inquiétant Cottenet tout en fatiguant par passes courtes au ras du sol, demis et arrières Cannois. Et le second but obtenu par les Nîmois mit fort heureusement quelque entrain chez les visiteurs. Sans quoi nous eussions déploré qu'un match dont l’intérêt était capital pour les deux adversaires puisse voir l'un des deux jouer au ralenti.

 

Les « Moins de Trente Ans » tiennent le litre :

 

Lorsque les deux équipes pénètrent sur le terrain, les « vieux » de l'A.S de Cannes, bâtis en hommes déjà murs, offraient un contraste frappant à la galerie, comparés aux jeunes et « gringalets » Nîmois. Supérieurs en poids et en taille les Cannois devaient donc logiquement , « tenir » plus longtemps que les Nîmois. Il n'en fut rien. Et la jeunesse prit le meilleur. Poussant à vingt à l'heure jusqu'à la dernière minute, se défendant et attaquant en « inférieurs » presque en désespérés, les Nîmois firent preuve d'un souffle qui décontenança les Azuréens cependant – nous le répétons – beaucoup plus athlétiques. Il faut convenir et louanger les visiteurs de n'avoir pas – exception faite de Ruding – abusé de leurs forces. Cependant...

 

Si l'arbitre avait su, il aurait pu...

 

Donner à la physionomie de la partie une toute autre allure, il est vraiment déplorable que des rencontres aussi importantes soient confiées à des référées dont l'incompétence s'avère néfaste dès le début. Réprimer une faute, sanctionner la moindre irrégularités, sévir à la moindre incartade et les joueurs, méfiants, deviennent plus sages. Mais là, Mr Mignard, pétri de bonne volonté certes, ne vit rien, ne siffla rien et ne s'en rapporta dans ses jugements, qu'à l'avis des juges de touches ou aux cris et aux « haussements » de mains des joueurs. Qu'on me comprenne. Je n'ai pas dit que Mr Mignard ait fait preuve de partialité. Mr Mignard est de la Côte-d'Azur. Et il ne fit rien pour Cannes, pas plus qu'il ne le fit pour Nîmes. Il lésa les deux clubs par son incompétence et son manque d'autorité et, pourtant, nuisit à la qualité du jeu et à l’intérêt de la partie. Ce n'est pas parce qu'il ne savait pas. Et c'est regrettable.

 

Les équipes :

 

A.C Cannes : Cottenet (Maurice) ; Ponton, Tuerlinck ; Crivelli, Joubert, Baroni ; Corneli, Austin, Ruding, Bardot (Charles), Robini.

 

S.C Nîmes : Reynard (Henry) ; Beausse (Henri), Boutet (André) ; Loué (ou Louet), Jourdan (Jean), Pin (Alcide) ; Wittington, Leperlier, Schmidt, Dumas, Bompard.

 

Les buts :

 

Caricature ci-dessus : Sur corner tiré par les Cannois, Reynard (SCN), avec un bel élan, dégage son camp.

 

C'est à la dernière minute du premier half qu'à la suite d'un corner contre Cannes fort bien ajusté par Leperlier, Schmidt d'un heading (tête) ouvrit la marque après que l'A.S Cannes eut bénéficier de deux corners et d'un avantage territorial qui mit en relief Bardot et Austin, lesquels shootèrent souvent des fois dans le troue, mais aussi souvent des fois au-dessus où à côté.

 

Le second but marqué à la vingtième minute (2e m-t) laissa Cottenet les bras ballants. Son air prétentieux, cette façon avec laquelle il semble vous dire : « Je suis Cottenet », ce dogme et cette nonchalance dont il fit preuve furent, on peut le dire, à l'origine de ce but. L'ouverture de Jourdan sur Leperlier fut transmise à Wittington, lequel, finement, en dilatante, sema Crivelli, centra à son aise. Schmidt reprit. Cottenet « mollement » cueillit la balle. Dumas surgit et le second fut ainsi obtenu contre le portier international, gardien des filets de l'Equipe de France.

 

Caricature ci-dessus : Sur corner, magnifiquement tiré per Leperlier (SCN), Schmidt (ou Schmitz) marque le premier but  pour Nîmes (44e).

 

Le jeu des Cannois :

 

Il fut beaucoup plus scientifique, plus coordonné, plus étudié, plus prompt dans la décision près des buts que celui des Nîmois. Il est tout offensif. Et l'équipe de Cannes, amputée de Fortin, a fait figure de grande équipe. Mais si, dans l'attaque le jeu est plaisant, on ne peut en dire autant de la défense. Les « coups de savate » y sont fort en honneur et les sorties en touches fréquentes. Le plus brillant des onze fut l'international Bardot, bien que le scientifique Austin ne se sot pas laissé effacer. Et si son shoot est moins précis, il possède une compréhension approfondie du football, sur laquelle ne se méprennent pas les connaisseurs. Ruding au centre n'eut pour lui que son poids, sa force et ses trucages. Mais ne donna aucun moment l'impression d'un joueur de classe. Nous connaissons suffisamment le sympathique et vieux Robini pour ne pas revenir sur ses excellentes qualités d'ailier gauche. Quand on pense que le « divin chauve » frise la quarantaine et qu'il tape dans la balle depuis près de vingt-cinq ans, point n'est besoin d'autres fleurs pour complimenter ce vieux sportif. Cornelli, à l'aile, fut pale et terne.

 

Photo ci-dessus : Charles Bardot joueur de l'AS Cannes et International Français.

 

Joubert dans les demis fut celui des trois, qui joua l'offensive et la défense d'une façon constante. Ses services de la tête ont été remarqués. Baroni et Crivelli, quoique très accrocheurs, se confinèrent trop en défense au cours du deuxième acte. Et cependant les deux arrières Ponton et Tuerlinck, se reposant sur Cottenet, qu'ils savent sûr et presque impassble, ne jouèrent jamais en retrait. Ils poussèrent la témérité jusqu'à dépasser, les trois quart du temps, la médiane. Et devant une quintette plus homogène que celui des Nîmois, A.S de Cannes – sur sa partie de Nîmes – aurait certainement subi un score plus lourd. Mais il faut ajouter que les Cannois me parurent très suffisants à l'égard des Nîmois. Ils vendirent peut-être un peu trop largement – la peau de l'ours –. Et ils apprirent à leurs dépens que l'on peut souvent dans la vie, avoir besoin d'un plus petit que soi. L'équipe de Cannes est plus homogène, plus athlétique, plus scientifique que l'équipe de Nîmes et cependant elle a perdu un match qu'elle aurait pu gagner.mais en sport, seul, le résultat compte.

 

Photo de gauche : Maurice Cottenet gardien international Français et de l'AS Cannes.

 

Le jeu des Nîmois :

 

Stimulés par leur victoire sur le R.C de Strasbourg, ils entèrent franchement décidés sur le terrain. L'adversaire était de taille. Mais quand le cœur veut. Nîmes affirma sa supériorité par ses demis. Il pratiqua dans l'ensemble beaucoup plus de ras de sol, agissant surtout par son aile gauche, mais soucieux de sa triplette où les passes courtes, en triangle furent plus fréquentes que chez les visiteurs. Son arrière défense se montra moins prodigue dans les passes à arrière au keeper (gardien), mais contrôla bien mieux la balle, n'abusant pas du jeu aérien, dribblant plutôt que de dégager au petit bonheur. La ligne d'avants fut par son aile gauche mordante et scientifique. Les Nîmois ne jouèrent le plus souvent en effet qu'à dix, durant la deuxième mi-temps. Dumas souffrit d'une blessure. Et Bompard que l'on essayait à l’Extrême, d’où infériorité de l'aile droite.

 

Le meilleur des attaquants fut l'ailier-gauche Wittington que suppléa et servit Leperlier dans toutes les règles de l'art. A eux deux, ces deux footballeurs accomplis, firent la plus grandes partie du travail offensif. Ils s'entendent comme « larrons en foire » et fournirent un beau pendant à l'aile Robini & Bardot. Le centre-avant Schmidt, quelque peu fatigué fut, néanmoins, un pivot peut-être un peu lent, mais classique.

 

Des demis, Louet fut en première mi-temps le plus en vue des six. Son travail en défense fut énorme et les applaudissements dont il fut l'objet étaient grandement mérités. Sa place est dans la ligne intermédiaire. Il y est appelé aux succès de la sélection. Pin revient en forme. Ça va. Et il fut en attaque d'un appoint précieux, l'aile qui soutenait Dumas & Bompard étant la plus faible, alors que celle qui devait marquer Bardot & Robini, était la plus forte. Il s'en sortit au mieux des intérêts de son équipe. Jourdan s'acclimate de plus en plus et de mieux en mieux au poste de centre-demi. Il fit une seconde mi-temps toute de cœur et tint en respect son voisin Joubert tout en stimulant son attaque et – ce qui est bien – en approvisionnant par des ouvertures fort bien conçues.

 

A l'arrière Boutet s'avéra le back sûr et décidé. Son entente avec Beausse s'améliore. A eux deux, ils protégèrent Reynard avec un bel à-propos. Et si Boutet fut plus efficace sur l'homme, Beausse fut son égal sur la balle. Reynard sortit sa partie de derrière les fagots et il n'eut pas à sortir la balle de derrière les filets. Ne commettant aucune faute en première mi-temps, il écœura les avants Cannois. Son brio souleva l'assistance et il fut – et de loin – sur cette partie supérieur à son voisin. Reynard fut devant Cannes, le Reynard des grands jours. Et ce n'est pas peu dire.

 

L'arbitrage de Mr Mignard fut.... ce que nous en disons plus haut...

 

L'Article est signer : Zohard.

 

Dans la rubrique En Piétinant les Grounds en première page, le journaliste écrit sur cette rencontre : « A Nîmes : Le redressement des Nîmois n'a pas manqué de surprendre les pronostiqueurs en mal de prophétie. Je suis le seul à avoir osé croire en une victoire Nîmoise. Quitte à me faire « engu...irlandais » ai-je écrit la semaine dernière. Et les Nîmois, jouant avec une fougue et un cœur merveilleux ne m'ont pas fait mentir. Je fus, on le reconnaîtra, assez dur pour eux le début. Et suis pourtant à mon aise aujourd'hui pour les féliciter d'une victoire, qu'ils ont largement méritée. Non que je veuille prétendre, ni faire accroire que le S.C de Nîmes est, en science, supérieure à l'A.S Cannes. Le « papier », les équipes écrites sur le papier nous en empêchent. Mais, il y a le terrain. Et l'A.S Cannes se laissa prendre à son propre piège en croyant tendre ses filets pour « happer » ces « moins de trente ans ». les « vieux » (car ils sont rares les jeunes à l'A.S.C), en mirent certes un bon coup. Contre la jeunesse veut, il n'y a guère de résistance, lorsque chez eux, elle reçoit.

Et ici, aussi, l'arbitrage fut au-dessous des sixièmes sous-sols. Il faussât même la partie, dénaturant les phases de jeu et, tant pour les Cannois que pour les Nîmois, influença le tableau d'affichage.

Donc, l'A.S de Cannes fut battue par le S.C de Nîmes avec le score assez net de 2 buts à 0. Et pour si surprenante qu'elle paraisse, cette victoire n'en ai pas moins des plus régulièrement acquise. »

 

L'article est signer L.P.

 

Les résultat de cette Ve journée du Groupe A :

 

A Nîmes : SC Nîmes vs AS Cannes 2-0 (1-0)

 

A Marseille : O. Marseille vs FC Cette 3-1 (2-0)

 

A St-Raphaël : Stade-Raphaëlois vs GC Lunel 4-0

 

Classement : 1er) O. Marseille 13 pts, 5j, 4v et 1n, 2e) Stade-Raphaëlois 12 pts, 5j, 3v, 1n, 1d, 3e) FC Cette 10 pts, 5j, 3v, 1n, 1d, 4e) AS Cannes 9 pts, 5j, 1v, 2n, 2d, 5e) SC Nîmes 9 pts, 5 j ; 2v, 3d et 6e) GC Lunel 7 pts, 5j, 2n, 3d.

 

 

La réserve du SC de Nîmes :

 

Dimanche 12 Décembre 1926, l'équipe réserve du SC de Nîmes se déplaçait à La Grand'Combe et en revient victorieux en battant l'équipe réserve le Stade Ste-Barbe de La Grand'Combe sur le score de 3 à 2 pour le compte de le Championnat de 1ère Série. Cette rencontre avait attiré assez de monde autour

des touches de l'Impostaire.

 

Las locaux se présentèrent avec une équipe des plus mixtes et malgré leur bonne volonté ne purent enlever la décision. Trois penalties furent par eux mis dehors. En un mot, peu de chose à dire sur cette partie qui fut pauvre en qualité de jeu.

 

Chez les visiteurs seul Deschwanden émergea du lot par sa rapidité et ses beaux centres.

 

Bon arbitrage.

 

L'article n'est pas signer.

 

Au classement de la 1ère Série la réserve du SC de Nîmes conserve sa place de leader avec 15 pts, pour 4 v et 3n, avec 7 matches jouer, et a égalité avec le Stade Beaucairois pour 4 v, 1n, 1d et 6j.

 

 

Prochain match du SC de Nîmes :

 

A Marseille : O. Marseille contre S.C Nîmes.

 

L'A.S Cannes a battu chez elle O. Marseille par 6 buts à 0. L'O. Marseille a battu le S.C.N par 3 buts à 1.

 

Le S.C de Nîmes vient de battre chez-lui l'A.S de Cannes par 2 buts à 0. et si nous ne connaissions la différence d'une classe qui sépare l'O.M de Nîmes, notre pronostique serait vite établi en envisageant le match nul. Mais l'O.M a – surtout à l'Huveaune – l'avantage de classe. La victoire sur le F.C de Cette, sa seule défaite contre l'A.S de Cannes, lui font tenir le premier escalier (faut comprendre la place de leader du Groupe A). Il ne lui vient pas à l'idée de céder sa place. Certes, le redressement des Nîmois avec leur victoire sur le R.C Strasbourg et sur l'A.S de Cannes, donnera l'éveil chez les Champion (de France). Ils se méfieront davantage, alors qu'ils auraient peut-être dédaignés les Sportigmens, il ya quinze jours.

 

Le fait est qu'ils auront besoin de ne pas s'endormir sur leurs lauriers. Non que je veuille faire du S.C Nîmes notre favori, mais bien parce que celui-ci, encouragé par ses succès, serrera les dents. De tous temps les Nîmois ont toujours produit en face de l'O.M leurs meilleurs parties. Ils faut espérer dans l'intérêt du public Marseillais qu'ils ne dérogent pas à cette règle.

 

Donc, l'O. De Marseille est notre favori. Sans plus.

 

L'article est signer L.P.

 

 

Tous ces articles furent réécris par Denis Cazorla pour « Histoire du Sporting-Club Nîmois » le Vendredi 22 Septembre 2017.

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