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Bonjour et Bienvenue

 

Dame Coupe de France (2e tour) se jouait le dimanche 7 Novembre 1926 sur tous les terrains de France et de Navarre, et le Sporting-Club de Nîmes affrontait sur son terrain du Parc des Sports à la Rue du Jeu du Mail ; l'Etoile-Sportive de Mont-de-Marsan.

 

Voici l'article apparut dans Les Sports du Languedoc N°237 du Jeudi 11 Novembre 1926 (photo ci-desous) :

 

Titre : La Coupe de France :

 

Nîmes, Montpellier, Vergèze, Saint-Raphaël se qualifient, les S.A.P font match nul, tandis que Agde, Paulhan et les Trams sont éliminés. Avec Cette (Sète), l'O.M et Cannes, le Sud-Est compte encore sept représentants.

 

S.C Nîmes bat E.S Montoise par 4 buts à 0.

 

La venue à Nîmes des Montois aurait certainement fait son « plein » si le ciel n'avait dès une heure et demie, ouvert largement ses écluses. Il ne s'agissait pas, évidement, et je crois que nul ne s'est leurré, il ne s'agissait pas, dis-je, de ces autres Montois, ces valeureux Stadiste, qui coupèrent court l'année dernière, la marche du S.C de Nîmes dans l’Épreuve Nationale. Mais les affiches portaient le nom flamboyant de « Mont-de-Marsan ». En quelque sorte une revanche de deux villes. Et une revanche en Coupe. Ce n'est pas pour déplaire au public Nîmois toujours difficile parce que connaisseur.

 

Mais un match de Coupe est un match de Coupe. Cependant il faut avouer que celui-ci n'eut rien de ces rencontres où la balle est envoyée à coup de pied que veux-tu vers le but à seule fin de trouver, sans attendre et sans s'appliquer à créer une quelconque facture, une marque au tableau qui permette la qualification pour le prochain tour.

 

Non ! Ce match de Coupe ne présenta , dans son ensemble , aucune de ces laideurs qui sont, dirais-je, presqu'inhérentes dans ce genre de compétition qui veut qu'un des deux adversaires disparaisse sans appel.

 

Certes, aussi bien que les Nîmois que les Montois ne s'endormirent pas. Mais leur tenue présenta de la première à la quatre-vingt dixième minute, cette façon plaisante, presque cavalière qu'offrirent en général les rencontres amicales.

 

Il faut le dire, il faut le répéter car, si cette exception ne contredire pas la règle, du moins peut-elle prouver, avec une certaine élégance aux ennemis de la Coupe, qu'un match de Coupe n'est par forcément une rencontre où règne en maîtresse cette méchante fée qu'on dénomme Brutalité.

 

Le Jeu des Montois :

 

L'Etoile-Sportive de Mont-de-Marsan est une équipe de patronage. Comparable à quelque chose, près, aux S.A.P de Marseille. C'est-à-dire formée par des éléments dont la jeunesse est celle de potaches qui font marcher le front sports et études. Mais qui pénètre sur le terrain animés par l'esprit de club, une volonté, un courage à toute épreuve. Instruits, formés par eux-mêmes et disciplinés, leur jeu est mobile, fait de souffle, de vitesse, de fougue, sans fioritures par balles passées en profondeur sur des ailiers rapides. Mais le contrôle de la balle est inférieure, sans blocage assuré, cette balle dégagée par un arrière tombe huit fois sur dix dans les pieds d'un Montois, mais, par contre, glisse, soit en avant, soit en arrière, et est prestement « soufflée » par un adversaire.

 

Certes, les Montois étaient d'une classe au moins inférieure aux Nîmois. Ils le savaient. Et la mi-temps, les trouvant avec seulement un seul but dans leurs filets, ils employèrent cette tactique qui consiste à renforcer la défense pour laisser se débrouiller les avants dès qu'une balle dégagée avec force leur parvenait. Ces mêmes avants du reste, ne restent pas inactifs dès que leurs bois sont en danger. Ils se replient comme se déplient, si j'ose dire sur leurs demis et leurs arrières dès qu'une offensive est sur le point d'aboutir. Il n'y a pas chez eux de jeu offensif ou de jeu défensif. Il n'y eut que deux factures bien distinctes, celle d'attaquer et celle de se défendre en bloc. Le tous pour un et le un pour tous, propre d'ailleurs aux équipes de patronages. Nuls ou presque dans le jeu de tête ils furent d'autre part nettement inférieurs en taille.

 

 

Photo ci-dessus: Jean Jourdan Demi du S.C.N.

Les inconvénients d'un terrain gras :

 

La pluie qui ne cesse d'alimenter la terre Méridionale depuis un mois s'est décidée à remettre ça pour ce jour de Coupe. Le terrain fut en peu de temps détrempé sur sa surface . La balle rendue lourde trompa par ses effets constants Nîmois et Montois. Davantage les locaux du fait qu'habitués à leur terrain, en connaissant les inconvénients, ils se trouvaient quelque peu déroutés par sa transformation. Il handicapa également les Montois, habitués eux aussi au terrain sec, mais plus enclins au jeu en l'air. Avec la boue et l'eau il est compréhensible que des deux côtés la gêne existât. Mais les locaux se livrèrent davantage à fond mieux organisés et forçant l'adversaire à courir, faisant flotter ses lignes défensives par le jeu au ras du sol.

 

Le point fort d'une équipe :

 

Il existe et se trouve incontestablement dans le centre-demi Jourdan fut en tous points ce pivot qui doit relier les deux lignes. Intelligemment il sut servir et ouvrir par ses ailes et, dominant son voisin Sousbié par le heading eut à son avantage les balles dégagées en l'air par les arrières adverses. Petit de taille, il avait affaire à des demis et à des avants d'une taille égale. Et, comme eux, ardent, vite et pousseur. Plus offensif que défensif, il mena la danse, toujours sur la balle autant que sur l'homme, il tint ses avants shootant même et imprimant à l'équipe une facture offensif toujours dans la course, donnant l'impression d'un vrai et parfait pivot.

 

La faute des Montois :

 

Elle réside dans cet esprit défensif dont nous parlons plus haut. Les Montois, jeunes encore, appliquèrent cette tactique spéciale aux équipes qui manquent d'expérience. Ils tinrent la dragée haute aux locaux en première mi-temps. Le but ayant été obtenu par l'un de leurs arrières, bien que Schmidt n'y soit pas étranger, ce but, dis-je, semblait leur rendre tous espoir au deuxième half. Ils cherchèrent le match nul. Et pour ce faire , se confinèrent dans leurs bois, comptant sur une échappée heureuse des avants et arracher le draw (nul).

 

Les Montois oublièrent que la meilleure des défensives est encore et toujours l'offensive. Les trois autres buts ont d'ailleurs été obtenus pendant le deuxième acte. Et ceci fournit la meilleure des preuves.

 

Fignoler n'est pas marquer :

 

Car en fignolait au S.C de Nîmes. Il y a cependant une excuse en ce que nous venons de dire ci-dessus. Les bois Montois étaient remplie jusqu'à l'Impériale et il était difficile de ne pas rencontrer une jambe Montoise, diront certains. Je veux bien le croire. Mais ce que je crois surtout c'est qu'il y avait d'abord en Marbaut un keeper (gardien) de classe et ensuite il n'y avait pas –il n'y a pas-- dans la ligne d'avants du S.C.N un shooteur capable de finir par le shoot d'une offensive bien amenée. Dix-huit corners ont été tirés contre les Montois. Pas un seul ne fut profitable au tableau. D'autre part, les avants, voire même les demis Nîmois furent 70 minutes sur 90 dans les dix-huit mètres Montois.

 

Le score de 4 buts on le voit, n'indique pas la physionomie de la partie. Tant s'en faut. La marque reste la marque. Mais, nous le répétons, fignoler n'est pas marquer. Et en Coupe comme en Championnat, vous savez ce qui compte.

 

Les Buts :

 

Un coup franc ajusté par Brot plonge dans les dix-huit mètres Montois. Schmidt reçoit de la tête Castaingt d'un heading dévie la balle dans ses propre filets.

 

Après le repos, un centre de Leperlier est reprit par Wittikton et au ras du sol, ce dernier obtient le second.

 

Trois minutes après, du même Leperlier, un centre est repris par Schmidt et d'un heading le troisième but est acquis.

 

Photo ci-dessus : L'avant du S.C.N Leperlier auteur de deux passes décisives de la large victoire de Nîmes sur Mont-de-Marsan (4-0).

 

Un quart d'heure avant la fin, Louet passe à Leperlier. Leperlier intercepte et passe à Wittikton, lequel doucement cède à Bompard qui marque le 4e but imparable, au ras du sol.

 

Les équipes :

 

E.S Montoise : But : Marbaut ; Arrières : Belloc et Castaingt ; Demis : Clavé, Sousbié (cap) et Bourguet ; Avants : Ramazeilles, Dutrouille, Maucier, Luchemet et Puisolle.

 

S.C Nîmes : But : Reynard (Henry) ; Arrières : Boutet et Beausse ; Demis : Pin (Alcide), Jourdan (Jean) et Brot ; Avants : Schmidt, Bompard, Wittikton, Louet et Leperlier.

 

Les joueurs :

 

Au premier plan des Montois, il convient de placer le goal Marbaut. Fut naturellement plus en vue que Reynard. Son équipe ayant été dominée littéralement , ses blocages furent sûrs et son sens de la place extraordinaire de réflexe et d'à-propos. Les deux arrières furent faiblards, alors que Boutet fut le meilleur des quatre et que Beausse ne fut pas dans un grand jour. Les demis Nîmois Pin, Jourdan et Brot surclassèrent nettement leurs voisins. Brot, qui débutait devant son public à sa place véritable, fut plus que satisfaisant. Il a gagné haut la main ses galons d'équipier premier.

 

Des cinq avants Nîmois, Louet fut le plus actif et celui qui s'adapta le mieux au jeu des Montois. Schmidt et Wittikton furent les joueurs de classe que nous connaissons. Leperlier revient en forme et domina son voisin Ramazeilles, cependant réputé. Bompard fut franchement insuffisant.

 

L'avant-centre Maucier et l'ailier-droit Puisolle furent les plus en vue dans la quintette Montoise.

 

L'arbitrage :

 

Mr Vétrano, Président de la C.T du Lyonnais, dirigea cette partie avec une compétence et une autorité dignes de tous les éloges. Il confirma à Nîmes sa réputation solidement assise déjà. Large mais sévère, il sut réprimer les moindres fautes dès le début, maintenant ainsi une atmosphère de courtoisie dont le public se loua.

 

Mr Vétrano n'aime pas les discussions. Il n'aime pas la brutalités, pas plus qu'il n'aime les penalty...

 

Et Mr Vétrano a, à mon avis, parfaitement raison. Cependant en Coupe....

 

 

l'Article est écrit par Zonard.

 

Autres résultats des Languedociens et Provençaux :

 

A Bordeaux : Bordeaux Étudiants-Club vs Stade-Olympique Montpellier 0-2

 

A Vergèze : U.C Vergèze vs C.A.S.G 2-1

 

A Paulhan : Etoile-Sportive Paulhan vs Lyon Olympique-Universitaire 2-3

 

C.O Saint-Chamond vs O.G Nice 3-1

 

Stade Raphaëlois vs Union-Sportive des Tramways de Marseille 3-1

 

S.A.P de Marseille vs A.S Strasbourg 1-1 (à rejouer)

 

A Suivre....

 

Article réécrit le Dimanche 17 Septembre 2017 pour l'Histoire du Sporting-Club Nîmois par Denis Cazorla.

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