Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

 

Le Football à l'heure Héroïque

Lorsque Nîmes-OL s'appelait le SPORTING-CLUB et que les sportifs Nîmois découvraient le jeu du ballon rond.

Par Henry Monnier Fondateur du football à Nîmes.

Photo ci-dessous: L'équipe Championne du Languedoc en 1908. Debout : Blache, Vincent, Mialle, Monnier, Villedent, Bruguière, Flamand (soigneur); assis : Georges Nègre, Besson, Abbal, Rambaud, Guittet

 

Sur le terrain de la Rue Terraude à Nîmes, une équipe de jeunes gens en tenue de sport jetait en 1901 les premiers jalons du football. A sa tête , Henry Monnier, étudiant, revenant d'Angleterre, où il avait découvert le jeu de la balle ronde, servait à la fois de capitaine et d'entraîneur. Fondateur du Sporting-Club aujourd'hui Nîmes Olympique, Henry Monnier retrace pour les lecteurs du Provençal, ce cheminement héroïque des précurseurs du football Nîmois.

 

<< C'est avec une grande émotion, --car beaucoup de mes amis de cette époque ont disparu-- que je cite les noms de mas camarades qui constituèrent avec moi la première équipe du Sporting-Club. Je cite : Célestin Torre, Edouard Josselme, Daru, Louis Calaman, Antoine Parandon, Pavillard, Maurice Chazel, Dumas, Paul Clément, René Londes. Je rappelle que cette équipe avait fait ses débuts comme entraînement et initiation sur le terrain de la Rue Terraude.>>

Photo de gauche : Les deux Capitaines du S.C.N en 1904-1905, Pierre Gardet à gauche et Henry Monnier à droite.

 

La saison suivante, nous retrouvons le Sporting-Club installé sur son nouveau terrain de la Route d'Arles, terrain que j'avais loué pour 3, 6, 9 ans à Mr Paul Margarot d'Aubord.

 

Le terrain ne possédait pas encore de clôture, quelques piquets de bois réunis par un fil de fer séparaient les joueurs d'un publics clairsemé et le dimanche quelques promeneurs de la Route d'Arles daignaient s'arrêter pour voir les évolutions de ces <<quelques forcenés>> dont le jeu consistait à donner, d'après eux, de grands coups de pied dans un ballon.

 

Sous cette première impulsion donné par le S.C.N, quelques groupements sportifs ou scolaires de la ville s'organisèrent et c'est ainsi que les premiers matches purent être disputés.>>

 

Le PARC-DES-SPORTS

 

<< Les anciens qui ont vécu cettte époque se souviendront certainement de l'habitude qu'avait prise le public de pénétréer à la mi-temps, au millieu du terrain et de se mêler aux joueurs.

 

Nos arbitres avaient bien du mal pour faire évacuer le terrain de jeu pour la reprise de la deuxième mi-temps. Le prix à 0 fr. 50 par personne ; il fut plus tard de 1 franc.

 

Et ce fut pendant de longues années l'époque de l'amateurisme intégral, les membres et joueurs payant une cotisation de 2 francs par mois, et les joueurs payant eux-mêmes leur équipement et leur frais de déplacement pour les matches dans villes voisines.

 

Quant au terrain de la Route d'Arles, pompeusement appelé Parc-des-Sports (quelques années plus tard il sera renommé Stade de La Galère et sera l'antre du Football-Association Nîmoise, club rivale puis absorbé par le S.C.N, note de Denis Cazorla), et sa clôture, nous ne manqueront pas de signaler l'angoisse des dirigeants du club chaque fois qu'un vent trop violent menaçait la faible enceinte, et c'est par deux fois que la clôture dut être relevée à la suite de coups de Mistral particulièrement violents.>>

Photo ci-dessus : le Parc-des-Sports, <<les spectacteurs étaient peu nombreux le dimanche pour voir jouer les forcenés qui donnaient de grands coups de pied dans un ballon...>>

 

Sur les méthodes de recrutement

 

<< Par la loi naturelle de l'attraction, les meilleurs élément des groupements contre lesquels nous jouions, venaient grossir les rangs du S.C.N, ce qui ne se passait pas sans quelques petits ressentiments bien compréhensibles de la part des clubs qui perdaient ainsi leurs meilleurs joueurs à notre profit. Nous n'y pouvions rien et les vieux sportifs de cette époque pourraient comme moi affirmer que ces transfuges venaient chez-nous de leur plein gré sans avoir été sollicités.

 

Toutefois, ce dernier mode de recrutement fut employer plus tard par certains clubs voisins qui n'hésitèrent pas à employer ce moyen peu reluisant et je ne puis m'empêcher encore aujourd'hui malgré sa disparition récente de reprocher au vieux camarade de lutte Georges Beyrou (Fondateur de l'Olympique Cettois, club rival de l'époque du S.C.N, note Denis Cazorla) d'avoir racolé moyennement 5 francs par dimanche et 2 francs de voyage Nîmes-Sète, les meilleurs éléments de notre équipe.

 

Nous ne nous étendrons pas outre mesure sur les détails de tous les matches de football qui se déroulèrent sur le terrain durant cette période de 1901 à 1914.>>

 

Athlétisme, Rugby.... Football

 

Henry Monnier rappelle ensuite brièvement les rencontres en championnats ou matches amicaux avec les clubs importants.

C'est aussi à cette époque que le S.C.N se lance dans l'athlétisme sur son stade de la Route d'Arles. En même temps naît à Nîmes, un concurrent dangereux le Rugby, lancé par Vigneron. Il devait être abandonné quelques années plus tard.

 

Le Football-Association continue à retenir toute l'attention et prend de l'extention.

 

Mais c'est le 2 août 1914, la mobilisation, la guerre.

 

<< A la démobilisation, poursuit Henry Monnier, les clôtures du Parc-des-Sports étaient à moitié emportées, le propriétaire en avait disposé pour des lotissements, plus de 50 de nos membres étaient tombés aux armées.

 

Mais le feu sacré était toujours vivant en nous et on ne tarda pas à se regrouper en vue de reconstituer notre cher club.>>

 

A Suivre...

 

Propos recueillis par André Brochier pour le Provençal du 30/9/1958

 

Article réécrit par Denis Cazorla le 1 Juillet 2017, pour l'Histoire du Sporting-Club Nîmois









 


 

 

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :