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BONJOUR

 

Aujourd'hui je vais vous parler d'un ancien dirigeant du Sporting-Club de Nîmes : Hippolyte Barandon (1870-?) Trésorier du Sporting-Club de Nîmes de 1907 à 1914 et puis Vice-Président de 1919 à 1923. Je tiens mes renseignements du journal « Le Gard-Sportif » N°10 du Jeudi 23 Novembre 1923, donc voici le texte.

 

Titre : Hippolyte Barandon Sportif Nîmois

 

Faire le « sportrait » d'Hippolyte Barandon c'est rappeler les trente dernières années du sport à Nîmes. Depuis 1890, ce sportif inlassable a, en effet, été mêlé à tous les événements sportifs qui se sont produit dans notre chef-lieu.

 

Barandon est né en 1870, ce qui ne le fait pas jeune, dit-il sans ironie. Il exagère manifestement : s'il est vrai qu'on à l'âge qu'on paraît et non celui qu'on accuse l'état-civil, Barandon est jeune, très jeune, étonnamment jeune.

 

C'est un « petit homme » fluet, sans le moindre atome de graisse, actif et remuant en diable, et il appartient incontestablement à la catégorie des « paquet de nerf ».

 

Tous ce qui fréquentent assidûment le « Café de l'Univers » à Nîmes, siège du S.C.N, son club, vous diront que leur plus grand plaisir, l’attraction du lieu, c'est de voir Mr Barandon s'asseoir en dix minutes sur dix chaises différentes, se lever, marcher, se rasseoir, se relever, jeter un mot dans tel groupe, une phrase dans tel autre et ne reste en place pendant quelques secondes qu'au moment où, avec le geste élégant de circonstance, il allume une cigarette neuve à celle qui vient de terminer.

 

Malgré cette fébrilité, Barandon est le meilleur homme du monde, affable, courtois, disert et sa conversation, émaillée de fines réparties et d'anecdotes plaisantes, est un vrai régal pour ses camarades de club !

 

Comment Barandon est-il venu au sport ?

 

En 1893, le sport cycliste connaissait une vogue relative à Nîmes, vogue très relative : le sport n'était pas encore dans les mœurs ! Quelques amis de Barandon venaient de fonder le Cyclophile du Gard. Barandon suivit ses amis et fut admis au Cyclophile : ses qualités d'activité et de dévouement le firent désigner dès l'année suivante pour présider aux destinées du club cycliste et Barandon fut ainsi prit dans le bel engrenage du sport.

 

De 1893 à 1904, presque sans interruption, il remplit ses fonctions de Président avec une compétence remarquable... et remarquée puisque la vieille U.V.F (Union Vélocipède de France, fondée en 1881 et disparu en 1940), le désignait en 1895 comme Vice-Consul, en 1896 comme Chef-Consul, fonction éminente qu'il conservera jusqu'en 1908. il est d'ailleurs resté fidèles à U.V.F, et en reformée le Comité Départemental (du Gard), dont il est encore, à l'heure actuelle, Président Honoraire.

 

Mais ses amours sportives résident depuis longtemps au Sporting-Club de Nîmes dont il fit partie dès sa création en 1901. il en fut nommé Trésorier en 1907 et occupa cette délicates fonctions, jusqu'à la guerre en 1914.

 

Pendant la guerre, la carrière sportive fut forcément interrompue : il fut mobilisé pendant quatre ans et avec le 117e Régiment Territorial, il s'en fut casser des cailloux et réparer des routes à proximité immédiate du front.

 

Lorsqu'en 1919, on décide de remonter le S.C.N sur de nouvelles bases, Barandon fut des premiers a se remettre à l'ouvrage et il remplit avec le dévouement et l'activité inlassable que chacun connaît, les fonctions de Vice-Président du club « Rouge-et-Blanc ». Actuellement, il est encore membre du Comité Directeur et beaucoup de sportif Nîmois, se demandent avec étonnement, quelles raisons ont pu écarter son nom de la liste du Bureau aux dernières élections de 1923-1924. il faut d'ailleurs être persuadés qu'au prochaines élections (1924-1925), les membres du S.C.N répareront un fâcheux oubli et voudront prouver que la courtoisie et la reconnaissance ne sont pas, pour eux, de vains mots.

 

Ajoutons encore que Barandon est depuis deux ans (1921), Vice-Président du District du Languedoc de la F.F.F.A (Fédération Française de Football Association) ce qui ne l'empêche pas d'être résolument partisan de la création d'un District du Gard, dont la nécessité impérieuse ne pouvait échapper à un vieux sportif avisé comme lui.

 

L’œuvre sportive de Barandon est belle. Souvenons-nous , qu'alors que le football n'existait encore qu'à l'état embryonnaire et ne retenait pas l'attention des foules, il se dévoua , comme il sait le faire, au cyclisme qui connaissait

alors une grande vogue.

 

C'est à lui et à ses amis Coulange, Allier, Tarsault, Lafare, etc..., que nous devons la création du Vélodrome de la rue de Terraube (rue encore existante de nos jours, adjacente du Bd Sergent Triaire). Bien que délaissé aujourd'hui (en 1923), suite du mauvais état de la piste en ciment, ce vélodrome a néanmoins connu de beaux jours de gloire ! Il suffit de rappeler que de grand as comme Jacquelin ou Seigneur y coururent ! Il aida d'ailleurs grandement à la diffusion du cyclisme dans le Gard et il serait bien long d'énumérer les noms de tous les excellents coureurs régionaux qui s'y révélèrent ou y affirmèrent leur grande valeur : Tarsaut de Nîmes, Lautier et Guiraud d'Alais, le grand coureur Astor de Beaucaire, l'AS Nîmois de la vitesse et imbattable Aubert, le si élégant et si rapide Marc, et les Grégory, Gardel, Buisson etc...

 

Toute les réunions dans lesquelles parurent ces excellents coureurs, qui furent des AS et dons les noms ne disent plus rien à la jeune génération, furent patiemment organisées par Barandon qui donnait là, la mesure de ses talents d'organisateur.

 

Puis le football est arrivé et peu à peu a supplanté, dans l'esprit du public, l'intérêt qu'avait su acquérir le cyclisme. Il faut convenir également que la piste tombant en ruine ne permettait plus de sensationnelles exhibitions. Barandon alla au football, tout en continuant à aimer et à propager le cyclisme sur route. Son rôle, chacun le connaît : il consiste à aider de toute ses forces à la bonne marche de son club et a semer la bonne parole sportive. Beaucoup sont sportifs tant que ce titre ne leur procure que des émotions agréables.

 

Ce n'est pas le genre de Barandon et souvent, il se charge volontiers des démarches ennuyeuses qui lui paraissent de nature à tiédir l'ardeur de certains néophytes des directions sportives.

 

Il sait d'ailleurs parfaitement, en toute circonstances, ce qu'il veut et sa longue expérience sportive lui permet de parler avec autorité en quelque endroit et en quelque milieu qu'il se trouve.

 

Que des galopins qui ont encore quelquefois la mèche au nez se permettent parfois de le « Gasconner » avec quelque familiarité, il n'en a cure ; il les traite dédaigneusement de « Couyonnets », puis éclate de rire, d'un rire bref, sonore et franc.

 

Barandon est un SAGE et un sympathique....

 

l'Article fut écrit par l'Habilleur du « Le Gard-Sportif »

 

Reportage réécrit par l’Éclaireur, le Mercredi 9 Novembre 2016 à Nîmes.

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